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La Clôture du cycle infernal


Grand format
Inédit
Tout public
132 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-312-01567-5
I saw a darkness
Maurice G. est un fonctionnaire sceptique, sinon cynique quant à la marche du monde. Professionnel du tri du courrier. Rapide. Rigoureux. Très peu amène à l'endroit de la "populace", et par trop ignorant de l'intelligence électoraliste du Peuple français. Mais bon, nul personnage ne peut être parfait, tenu pareillement en laisse par son auteur. Maurice G. donc, s'interroge. Il tenterait bien un coït anal. Pour voir. Et ce bien qu'il se défende d'être gay. Mais il essaierait bien. Juste pour savoir quoi dire sur cet univers qu'il ne connaît pas. Un test en somme. Tout en se demandant tout de même s'il ne serait pas un peu malade des fois... Psychiquement. Ou bien c'est le monde qui l'est. Depuis 1968 très exactement, à son sens. Il en a après la génération 68. Rien de bien nouveau. Qui l'a rendu malade. Il en veut à l'individualisme partouzard des années 1960, qu'il a vu se muer en partouzes climatiques. Nos ennuis météorologiques sont à coup sûr orgiaques... Il tient l'explication. Mais pas encore le remède. L'itinéraire d'un sociopathe en somme, observant compulsivement le monde qu'il conchie. Les courses dans un supermarché prennent avec lui l'allure d'un sport de combat. Et puis le texte s'interrompt. On est avec Mathilde à présent. Un second livre s'ouvre, comme une rupture schizophrénique de l'ordre narratif. Bipolaire, ce récit. Et là encore une vie frustrée. Ça finira mal tout ça... On le sent bien. Mathilde finira par en avoir assez de loger sur son siège d'aisance et d'habiter ses névroses, sinon l'aliénation sociale qui n'en peut mais. C'est au fond cette fange de dégoût que l'auteur explore. Outre celle du délire fascistoïde. Un dégoût qu'une mystique cajole, ensorcelle, rassure. On sent monter l'envie du meurtre. Et le goût de mourir. Et celui de rendre le monde plus odieux qu'il ne l'est pour rendre acceptable l'accomplissement criminel, l'ultime métamorphose. Des cloportes, pourquoi pas ? Mâtinés de Kafka. Avec Mathilde, on était déjà monté d'un cran. Le verbe s'était fait plus cru, plus vulgaire, plus violent. Ces deux-là vont se rencontrer. Le sacrifice est leur passion. Et leur transition, la clôture possible du cycle infernal des vies inconséquentes. Curieux roman de Stéphane Grobarcik au bout du compte caracolant sur des poncifs en guise de critique sociale, mais dans un style parfaitement affirmé et une composition maîtrisée.
Citation
Mathilde revient à la lumière dans le caveau du vieux disquaire. Le mort est mort.

