La Fable des cloportes

Aujourd'hui, il va transmettre quoi, le père, dans un monde qui se réinvente tous les six mois ? Le vieux radote et le jeune s'en branle. L'un et l'autre deviennent des étrangers qui s'ignorent par trop de distance. Et à la fin, quand le père s'en ira, le fils réalisera qu'il ne l'a jamais connu.
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Roman -

La Fable des cloportes

Assassinat - Gang - Faits divers MAJ jeudi 29 mai 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Maryse Cherruel & Patrice Dauthie
Hem : Le Riffle, novembre 2013
330 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-916225-56-2
Coll. "Riffle noir"

Prozac blues

Lille : une vieille dame est retrouvée morte, en escarpins, tenue sexy et un sextoy dans le vagin... Étienne Lalouze, lieutenant stagiaire à cinquante ans, est dépêché sur les lieux du crime. Flic épuisé, solitaire, qui tient son journal intime qu'il ne manque pas de nous donner à lire. Lexicophile, Lalouze cajole son vocabulaire, notre destin... Mais l'affaire se complique  une seconde petite vieille est agressée, tandis qu'une bande de dégénérés organise des battues dans les campements de rroms. La commissaire Emma Teiler ne peut éviter de se mettre elle aussi sur l'affaire, pour former avec Lalouze un curieux couple d'enquêteurs. Tout est glauque dans ce roman, graveleux. Deux salopards ont tué la vieille, mais les choper, c'est une autre affaire... D'autant que si les cadavres pleuvent, leur identification n'est pas aisé, comme avec ce dernier, compacté avec des déchets métalliques... La situation morale des péripéties criminelles est ainsi abjecte, à l'image de cette société dans laquelle on vit. Sauvage, barbare. Roman déjanté écrirait-on sans doute volontiers. Comme un prétexte à libérer ce sacro-saint plaisir d'écrire : on sent combien les auteurs se sont régalés avec cette fable affreuse. Avec ces vies épuisées qui ne cessent de se cogner dans un univers défait. Celui d'une scène où une société s'affaire à louer ses appartements à d'anciens SDF, pour tirer profit d'une si noble cause. Cynisme, rire sardonique, il y a en fin de compte plus d'humour que de noirceur dans cet art de mener son récit, un rire pas même jaune, à l'image de ce journal que tient Lalouze, journal de défaite qu'il détruit régulièrement : la vie ne serait qu'une mort lente…

Citation

Ouais, ouais. En fait on a affaire à un vieux célibataire intello qui s'est mangé un platane dans sa jeunesse et qui souffre des affres de l'andropause...

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 12 mai 2014
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