Le Garçon qui ne pleurait plus

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Roman - Policier

Le Garçon qui ne pleurait plus

Social - Vengeance - Procédure MAJ lundi 10 avril 2023

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 21,5 €

Ninni Schulman
Pojken som slutade gråta - 2012
Traduit du suédois par Éva Sauvegrain
Paris : Points, mai 2015
426 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-5224-8
Coll. "Policier", 4114

Un ennui... flamboyant

Le livre s'ouvre sur le bref prologue désormais obligatoire, semble-t-il, dans tout roman policier nordique, qui nous montre quelqu'un s'entraînant au maniement du cocktail Molotov. Un soir d'orage, à Hagfors, dans le Värmland (à une date indéterminée), la maison de Mirjam Fransson (qui travaillait dans l'industrie sidérurgique) est la proie des flammes. Il apparaît vite qu'elle n'a pas été frappée par la foudre mais incendiée par un cocktail Molotov, d'où une enquête menée par Christer Berglund, chef par intérim de la police locale en attendant le retour de Sven Munther, avec qui la victime a jadis eu une brève liaison. Elle est suivie par la journaliste Magdalena Hansson, "participation" qui devient elle aussi presque incontournable. Mirjam, qui venait d'être (jeune) grand-mère, a eu une vie sentimentale agitée et beaucoup d'amants et, la nuit précédant sa mort, elle a reçu treize appels nocturnes depuis une cabine publique. Puis un autre cocktail Molotov explose chez un couple de commerçants âgés, Gunde et Doris Fridhem. Et un troisième chez Maud Pehrsson, conseillère municipale. La psychose s'installe dans la petite localité, car la police dispose pour seul indice d'une empreinte de chaussure Nike pointure 39 et d'un message anonyme reçu par toutes les victimes et que Magdalena reçoit à son tour : "Tu ne l'entends pas quand j'arrête de pleurer." Nous avons, aussi, nous lecteurs, droit à des bribes d'entretien (anonyme, bien entendu) avec un psychologue, à la fin de chaque chapitre, et à des actes de vandalisme (phénomène qui n'épargne plus la Suède alors que c'était jadis à peu près impensable – mais on n'arrête pas le progrès).

Le roman, lui, se perd dans une multitude de faits d'une banalité à pleurer : on lève les enfants, on les emmène à l'école, on les console à la sortie, on se fait des mamours téléphoniques (dans un langage mode du genre : "C'est hyper génial !", on a même droit à un poème entier comportant le mot "fuck" à chaque ligne, et plutôt deux fois qu'une, c'est dire l'originalité). Le tout entre des personnages présentés de façon trop sommaire pour être intéressants et dont les rapports sont pour le moins compliqués ("recomposition" des familles oblige). Ainsi Magdalena a été "avec" Petter, dont elle a eu un enfant décédé de la mort du nourrisson, puis avec Ludvig, avec qui elle a adopté un petit Vietnamien, Nils, et qui a lui-même eu une fille d'Ebba, tandis qu'elle tente de se "remettre" avec Petter. Vous me suivez ? Kjell-Ove Magnusson, collègue de Mirjam (marié à Cecilia, en phase terminale de cancer), a été l'amant clandestin de Mirjam, ce qui lui donne très mauvaise conscience, et tente une relation avec Torunn. Petra et Lasse Wilander ont un fils adolescent, Hannes, qui présente des signes inquiétants, etc. En outre, le récit est fragmenté à la mode de maintenant au point de consacrer quelques lignes à un personnage ou événement, puis de passer à un autre, revenir au premier et ainsi de suite. Le lecteur a facilement le tournis, et on peut le mettre au défi d'y retrouver ses petits sans prendre des notes détaillées et systématiques. Quel plaisir de lecture ! Tout cela pour un dénouement mélodramatique qui surgit comme un diable d'un bénitier, car il suffit de cacher au lecteur tout ce qui le motive. On reste admiratif devant une telle accumulation de poncifs.

Citation

La dernière fois qu'elle regarda l'heure, il était quatre heures quarante-deux.

Rédacteur: Le Huron svécomane dimanche 28 septembre 2014
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