Contenu
La Boîte noire
Grand format
Inédit
Tout public
206 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-36749-012-0
Coll. "ArtNoir"
Actualités
- 25/11 Librairie: Le noir s'invite dans l'art (75)
Les éditions Cohen & Cohen, par l'entremise de leur collection "ArtNoir", nous ont habitué à des intrigues qui nous plongent directement dans l'histoire - imaginée ou pas - de grands artistes avec complot, trafic et vol à la clé. Elles vous attendent en compagnie de trois de leurs auteurs à la librairie Artcurial (7 rond-point des Champs-Élysées - 75008 Paris. Tél. : 01.42.99.16.19 ; librairie@artcurial.com) afin de découvrir le catalogue d'une collection hommage à Van Eyck (La Boîte noire, de Marc Baconnet), Malevitch (Cadavres noirs sur fond rouge, d'Adam Biro) et Le Caravage (Le Jugement de Salomon, de Patrick Weiller) le Vendredi 12 décembre de 18 h 30 à 20 h 30. À défaut de voir les œuvres incriminées, vous pourrez toujours parler avec ceux qui les font revivre dans leurs ouvrages !
Liens : Cadavres noirs sur fond rouge |Le Jugement de Salomon |Patrick Weiller
Le juge pas si intègre
Ce nouveau roman, dans une collection très graphique consacrée au "polart", est estampillé Van Eyck. Il est inspiré de l'un des plus grands vols de tableaux de l'histoire : un panneau (Les Juges intègres) découpé à la scie, dans le célèbre polyptyque de Van Eyck L'Adoration de l'Agneau mystique, par quelqu'un qui se laissa enfermer dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand pendant la nuit du 11 avril 1934. L'inconnu se débrouilla sans doute pour sortir le matin avant la première messe et le panneau ne fut jamais retrouvé. Une série de lettres anonymes signée DUA demanda des rançons. Comme preuve, l'auteur écrivit où se trouvait le Saint Jean-Baptiste en grisaille (tableau au revers des Juges intègres). Le suspect numéro un mourut sans révéler son secret et, depuis, toute la Belgique cherche... Voilà pour l'histoire. Marc Baconnet bâtit la sienne d'une façon un peu alambiquée. Probablement pour coller à nos jours, il présente son récit comme celui laissé par un vieil ambassadeur qui vient de mourir. Le narrateur, tel un héros de Patrick Modiano, tisse son enfance autour de la personnalité de son père qui trimballe une boîte noire, où il enferme des documents secrets. Le héros, à peine sorti de l'adolescence, met la main sur cette boîte et parvient à l'ouvrir, révélant des liasses de photos, laisser-passer, cartes et mémoires manuscrites. Fasciné par les portraits d'une jeune femme, Erika, avec son père et présentée sous plusieurs identités dont celle d'une aveugle, il fantasme sur elle au point de se lancer dans une enquête pour la retrouver.
Mariée très jeune au juge qui enquêta sur la disparition du chef-d'œuvre de Van Eyck, elle semble s'être lancée dans la résistance avec le père du héros tandis que le juge, antiquaire, a des liaisons étroites avec les nazis...
Le lecteur suit, d'une façon floue et fragmentaire, la véritable histoire du vol du tableau, du piétinement de l'enquête, de la mort des principaux protagonistes et de la mise en place d'une copie due à un talentueux "faussaire" officiel. Mais Marc Baconnet est plutôt intéressé par l'amour de notre héros qui défie les générations dans un survol alimenté par les écrits du père. N'a-t-il pas, à sept ans, côtoyé son aimée de vingt-deux ans lors d'un concert à Berlin donné pour les dignitaires nazis ? Le héros s'impose chez le vieil antiquaire et sa femme, sous le regard haineux du fils de la maison. Ce dernier est d'ailleurs obsédé par des cachettes aux mesures précises. Et notre héros se rendra compte qu'il s'agit de celles du panneau des Juges intègres.
Voilà un roman flou, au ton un peu formel et détaché, qu'on pourrait qualifier d'intimiste mais qui fait éclater l'espace et le temps.
Pour ceux qui voudraient connaître tous les détails de l'affaire, il existe un livre en français (les autres sont en néerlandais) avec des photos, les reproductions des lettres anonymes, les faits, les pistes et les élucubrations : Le Vol de l'Agneau mystique, l'histoire d'une incroyable énigme par André Van der Elst et Michel de Bom (Jourdan, 2004).
Citation
Oui, un jour il est entré par hasard dans la chambre de ses parents. On avait oublié de refermer les deux portes d'un petit placard, qui cachait les Juges intègres, et il avait demandé qui étaient ces messieurs à cheval, 'des chevaliers d'autrefois pour décorer les murs d'un château', et on avait repoussé brusquement les battants.