Étranges rivages

(Les gens qui aiment la poésie) voient plus de choses que les autres, ils ont l'air plus disponible et ils sont attentifs à tout, tout le temps ; ils ne le savent pas forcément, mais ils feraient d'excellents détectives.
Jérôme Leroy - Terminus Nord
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Roman - Thriller

Étranges rivages

Disparition MAJ mardi 22 septembre 2015

L'art de ne pas surprendre le lecteur

Erlendur est de retour dans les fjords de l'est de l'Islande, son pays natal, et sur cette lande où on l'on disparaît facilement dans la tourmente. Ce fut le cas non seulement de son frère cadet, comme cela nous est rappelé à satiété dans chaque volume, mais aussi, à la même époque, d'un groupe de soldats anglais et d'une femme, une certaine Matthildur qui avait déclaré partir voir sa mère. La région est en plus bouleversée par l'installation d'une gigantesque usine d'aluminium, financée par des capitaux américains (ce qui alimente certaines rancœurs nationalistes) et par les travaux d'infrastructure qu'elle entraîne. Chez un vieil homme, Erlendur découvre un jouet, une petite voiture appartenant jadis à son frère, qui la portait sur lui le jour de sa disparition et qu'il lui jalousait. À partir de là, il va mener une enquête humaine et non policière – et pour des rasions personnelles et non professionnelles – dans le secteur. Celles-ci vont tourner autour de Matthildur et de son mari, Jakob. Même s'il progresse à l'aide d'une enquête presque policière (recherches d'indices et auditions de témoins), le livre prend alors pendant un certain temps l'aspect d'un roman "normal" tournant autour d'affaires de cœur vieilles d'une soixantaine d'années, avant de virer au policier par raccroc. Non sans agacer le lecteur en piétinant plus que nature et multipliant les répétitions. Celui-ci espère seulement que cela règlera une fois pour toutes cette histoire de disparition du frère cadet d'Erlendur. Ce leitmotiv des romans de l'auteur sur Erlendur finit en effet par devenir lassant et faire figure de facilité. Il est temps d'y mettre le holà, la catharsis est faite pour cela et doit bien être arrivée jusqu'en Islande. En tout cas, la vie (sentimentale) paraît compliquée, au fin fond des fjords de l'Est. Le commissaire a beau être "au mieux de sa forme" comme dit la quatrième de couverture (par exemple en reconstruisant en esprit des scènes dont seul l'auteur omniscient peut avoir connaissance ?), on a du mal à retrouver le charme particulier des premiers volumes de la série. Les histoires de triangles amoureux (pour ne pas dire de cocu) se ressemblent un peu. Sans compter qu'il est peu vraisemblable, dans une si petite localité, qu'un homme couche avec deux sœurs sans savoir... qu'elles le sont. Et le lien entre les deux versants de l'histoire (le personnel et celui qui concernent des personnes totalement étrangères à Erlendur) paraît bien ténu, même s'il est toujours possible de trouver autre chose que ce que l'on cherche, quand on retourne une pierre.. Le plus intéressant et original dans tout cela, reste le rôle d'un certain renard en curieux auxiliaire de police, et le plus piquant celui d'Erlendur en violeur de sépulture à répétition. Mais il ne faut pas lire ce livre pour être surpris.

Nominations :
Les Étoiles du Parisien / Aujourd'hui en France "Polar" 2013

Citation

On ne peut pas vraiment appeler ça une enquête.

Rédacteur: Philippe Bouquet mardi 22 septembre 2015
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