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Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Carine Bruy
Paris : Ombres Noires, mars 2017
374 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-133720-6
Cette obscure clarté...
Un très bref prologue nous annonce "une histoire aussi étrange que complexe", mais aussi "très simple, voire banale" qui se terminera un 24 décembre. Allons bon, voyons cela de plus près. Le récit à la première personne (dans la bouche d'un flic de la brigade anti-criminalité, Leo Junker, de retour d'un congé de maladie après avoir abattu un de ses collègues) débute le 12 décembre par la découverte du cadavre d'un homme dans la quarantaine, tué d'un coup de couteau dans le dos, au fond d'une ruelle du centre de Stockholm. C'est un universitaire : Thomas Heber. De sa chambre, un enfant de six ans, John Thyrell, a vu la fin de la scène et deux individus s'enfuir après avoir fouillé dans le sac à dos de la victime. L'alerte a été donnée de façon anonyme depuis un portable. En revanche, celui du mort (déjà condamné pour acte de violence) a disparu, sans doute emporté par l'assassin. Puis nous sont présentés Christian et Michael, deux lycéens de banlieue ayant apparemment commis un acte répréhensible. L'appartement de la victime, un sociologue engagé dans la lutte antifasciste, est presque vide mais on y relève des traces de pas. À l'université, on est un peu embarrassés de son passé, et les milieux d'extrême gauche ne sont pas heureux de voir la police s'intéresser à eux. C'est alors que les services secrets s'emparent de l'affaire et Léo ne tarde pas à s'apercevoir qu'ils l'ont pris en filature. La suite fait intervenir Sam, femme à laquelle il manque un index, Grim, ancien ami de Léo maintenant enfermé en asile psychiatrique, le père de Léo, atteint de la maladie d'Alzheimer, Lise Swedberg, interviewée voici peu par Heber, qui a couché avec lui et a été témoin du crime malgré elle, le tout sur fond de projet d'attentat contre… on ne sait pas qui, ni par qui – le diable lui-même aurait du mal à s'y reconnaître entre les mouvements extrémistes de droite et de gauche suédois, dont le lecteur est peu familier, lui aussi, au départ, et se lasse très vite... Le pire étant d'ailleurs que tout ce qui a trait aux personnages centraux de Christian et Michael est atomisé en une foule de minuscules fragments (comme il est de bon ton de le faire, désormais) dépourvus de repères chronologiques. Un vrai combat dans un tunnel par une nuit sans lune. Comme on pouvait s'y attendre, la fin est d'un banal sans nom, la promesse initiale est donc tenue, hélas. L'auteur aurait mieux fait de se cantonner au journalisme de chiens écrasés. Plutôt que s'évertuer à traduire les dizaines de bribes de chanson en anglais, la traductrice, elle, aurait mieux fait de travailler le texte français et de se familiariser avec la géographie physique, institutionnelle ou autre de la Suède. Triste Noël blanc.
Citation
Ma capacité de concentration est si mauvaise que je m'y perds.

