Sécurité nationale

Du sujet qui semble un tantinet beurré. Du sujet qui mâchouille une allumette. Du sujet qui se gratte furieusement l'entrejambe afin de réveiller ses nombreux locataires. Du sujet enfin qui a pour nom Bérurier, et pour prénoms Benoît, Bertrand, Gaston, Alexandre, époux légitime de la gente ogresse Berthe Zifolard, femme adultère sans profession.
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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Espionnage

Sécurité nationale

Assassinat - Trafic - Finance MAJ mercredi 24 novembre 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Laurent Le Baube
Bordeaux : Cara, novembre 2021
304 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-9576775-1-1
Coll. "Services secrets"
GSR, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Espion, lève-toi

Devenu directeur du B.S.I. (Bureau Secret d'Investigations), spécialiste du renseignement économique, industriel et technique, le Lieutenant-colonel Gabriel Saint-Régent réorganise le service à temps pour faire face à une nouvelle affaire. Un inconnu vient d'envoyer une proposition : cinq millions d'Euros à qui lui fournira la liste d'agents français infiltrés dans le protectorat des entreprises sensibles françaises. Généralement, ce genre de message est un leurre visant à mettre sous tension les services secrets, voire pousser les agents à agir précipitamment, mais là, Saint-Régent prend la menace au sérieux, d'autant que deux agents de la DGSE ont disparu au Moyen-Orient. Sur le fichier d'Interpol, il se constitue donc une fausse identité de "menace potentielle" sous le nom de Charles Sanson et obtient un rendez-vous dans un hôtel de luxe à Marrakech. Le nom de Zakaria fourni par l'acheteur ne donne rien dans les fichiers relatifs au terrorisme ou au crime organisé. Après avoir rencontré et identifié le contact, qui révèle qu'il s'agit de neutraliser les agents et non de les assassiner, "Sanson" obtient une information utile : les deux agents de la DGSE sont détenus, et bien traités, en Europe. Mais les contacts du faux Zakaria mènent Saint-Régent à s'intéresser au marché de l'art, où les enjeux financiers sont conséquents — et donc attirent bien des convoitises, notamment pour blanchir l'argent sale. Et, justement, une vente d'importance se profile...

L'espionnage à la papa a bien vieilli, témoignage d'un monde où bons et méchants étaient bien identifiés et ayant une double fonction, celle de soit-disant faire découvrir les coulisses du monde de l'après-guerre et celle de faire œuvre de propagande (Oh&,nsp;! Pardon, le valeureux Occident ne s'abaisse jamais à faire de la propagande, ça, c'est les AUTRES...) Aujourd'hui, les centrales d'énergie chères à John Buchan ont changé, l'univers est souvent moins manichéen, et il est révélateur que cette série traite d'un service chargé de protéger les intérêts du CAC 40, soit une officine publique défendant des intérêts privés... À part cette actualisation et un côté technologique obligatoire, les ficelles sont les mêmes. Nos agents continuent de sauter d'un côté à l'autre du globe avec des rendez-vous secrets, des références à l'actualité (qu'on ne déflorera pas) et sans oublier l'obligatoire repos du guerrier. Le tout avec un style sec, certes un peu aride mais qui convient au genre (mais pourquoi ces termes en majuscule de façon aléatoire qui font sortir du récit ?) ponctué de scènes d'action dignes d'un Jason Bourne, nouvel étalon maître du genre actualisé (quoique s'éloignant du personnage tel que l'a créé feu Robert Ludlum) en créant ce vertige propre au genre. Pas de doutes, quiconque aime l'espionnage ou est alléché par le résumé devrait y trouver son bonheur.

Citation

Ce qui compte, dans notre univers, c'est de ne jamais laisser de traces. L'assassinat est pour empêcher de nuire, pas pour abattre sauvagement. Dans notre situation, il n'y aura pas de traces apparente mais il faudra vraisemblablement envoyer une équipe nettoyer définitivement la cuve dans quelques jours.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 24 novembre 2021
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