La Petite écuyère a cafté

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Roman - Policier

La Petite écuyère a cafté

Politique - Social - Religieux MAJ mercredi 17 juillet 2024

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,9 €

Jean-Bernard Pouy
Roman Gigou (illustrateur de couverture)
Montpellier : Moby Dick, avril 2024
158 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-8207-0304-0
Coll. "Le Poulpe", 1

Rhododendrons noirs

C'est en lisant un fait divers dans les pages du Parisien que Gabriel Lecouvreur dit Le Poulpe (à cause de ses grands bras et de son aspect dégingandé) décide d'aller faire un tour en Normandie, entre Dieppe et Varengeville, humer l'air de la mer et poser des questions indélicates. C'est qu'on ne le lui fait pas au Poulpe. Il a un troisième sens. Et cette histoire de Bérénice et Frédéric, amants éplorés qui se suicident en s'attachant sur une voie ferrée, elle ne sent pas bon (du Roméo et Juliette sauce Racine). Alors, il débarque en Twingo avec plein de fausses cartes d'identité, et ses pas le mènent tranquillement vers la riche demeure des parents de Bérénice, les de Baily de Longueville (avec des hates pour boire des bières et déclamer des haïkus). Un passage à la bibliothèque (les rhododendrons), à l'hôpital (à cause des rhododendrons, d'une falaise prise dans le mauvais sens), à une répétition d'un groupe punk, à une réunion du Scalp (des gauchistes anti-Le Pen), dans les locaux du journal local finissent de le convaincre : le double suicide n'en est pas un. Sa rencontre avec des groupuscules qui oscillent entre catho intégriste anti-IVG et néo-nazi en mal de puissance va être éclatante, riche en couleur entre bruit et fureur. Au milieu de la mêlée, la ravissante Cécile, une fille à fleur de peau à qui on ne la fait pas non plus. Tous les ingrédients sont là, amenés stylistiquement par un Jean-Bernard Pouy au sommet de son art (y compris les facilités du genre blagues Carambar) pour faire de la saga du Poulpe un véritable phénomène. Apparu initialement en 1995 chez Baleine, Le Poulpe bénéficie d'une seconde vie chez Moby Dick, la baleine blanche insaisissable, quête chimérique. Avec La Petite écuyère a cafté (a calté aurait-il été plus judicieux ?), on assiste à la première enquête d'un détective particulier, faussement redresseur de tort, éduqué à la cause républicaine espagnole (dont il garde comme souvenir Pedro, le fourgue d'armes en tous genres et un Polikarpov, avion soviétique qui a volé sur les hauteurs de Saragosse durant la guerre d'Espagne). Près de trente ans après sa première parution, le constat est là : le roman n'a pas pris une ride, et la société a beaucoup évolué sans pour autant avoir changé. Le Poupe est de retour. Et on en a bien besoin !

NdR - Une chronique de ce roman a déjà été écrite en 2015 par le même chroniqueur (La Petite écuyère a cafté). Les deux sont complémentaires, et la différence de note s'explique par l'importance du "Poulpe" dans les littératures policières.

Citation

Car c'était ça Gabriel. Pas le vengeur masqué. Simplement quelqu'un qui contrebalançait la vacherie du monde en tatanant quelques indélicats, en remettant des salauds sur le chemin de la rédemption, en expérimentant une technique toute personnelle de reprise individuelle.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 17 juillet 2024
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