Terminus café

Tout commence connement. La musique tambourine, l'électro chauffe les esprits et les corps. Supplément d'alcool et de drogue pour certains, et on obtient un cocktail explosif. Je tiens la tignasse de Julie qui vomit.
- Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages
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Roman - Noir

Terminus café

Social - Apocalyptique - Montagnard MAJ vendredi 20 septembre 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Serge Radochévitch
Malzéville : Territoires témoins, août 2024
136 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-918634-69-0
Coll. "Borderline"

Une halte avant l'apocalypse

Un petit village perdu dans la montagne dont la vie tourne, plus ou moins, autour de son café le Terminus. Une vie calme et paisible avec des habitants qui se connaissent et se débrouillent. Mais le temps se gâte, l'été se prolonge, des vagues de chaleur submergent le pays. Plus bas, dans la plaine et la ville, les gens s'agitent comme des rats dans un air de plus en plus pollué. Certains veulent même fuir, comme Alice. Mais en chemin, elle est prise en stop par un chauffeur indélicat. Elle parvient cependant à s'enfuir et un autre jeune homme l'aide. Plus tard, le couple improvisé accueille deux enfants/adolescents qui fuient eux aussi. Les voitures se bloquent, sont prises dans des accidents. Il faut prendre des chemins de traverse et peut-être chercher un endroit où l'on pourra se reposer. Peut-être ce petit village et son bar, le Terminus. Mais, autour, des loups humains, coincés dans la même ambiance, décident d'en profiter. Armés, ils sillonnent les routes, dévalisent les voitures arrêtées, tuent et violent (ou l'inverse). Leurs pas les rapprochent irrémédiablement eux aussi du village à l'écart du monde.

Un résumé court pour un texte de Serge Radochévitch qui l'est tout autant. Mais le côté court n'implique absolument pas simple ou simpliste ! À une période où le roman noir se marie entre mauvais genres avec l'anticipation, voire la science-fiction, pour accoucher du post-apo (où s'est illustré récemment Hervé Le Corre), Serge Radochévitch en donne sa variation, une variation qui ne joue pas sur la surenchère, sur des hordes sanglantes parcourant un monde en ruines, mais plutôt sur le quotidien, dans une crise importante mais qui n'est peut-être que l'annonce de désastres plus grands. Il n'y a pas de grands héros, de grandes envolées lyriques mais le quotidien des gens normaux qui essaient de continuer à vivre, à fêter la vie, à savourer le temps (même dégradé) qui passe. Les instants de violence dans ce monde qui bascule dans l'inconnu en sont d'autant plus violents, pour un récit qui prend son temps, qui entend montrer la vie difficile mais sereine d'habitants : ils ne fuient pas, ils ne s'arment pas contre des étrangers ennemis qui viendraient dans leurs campagnes égorger leurs fils et leurs compagnes. Il s'agit ici de citoyens ordinaires qui s'adaptent et vont tenter de continuer à vivre. De ce point, dressant des silhouettes de personnages vivants et crédibles, annonçant un chaos que l'on pressent mais qui reste contenu, Terminus café reste un dernier havre de paix, un endroit ou prendre un dernier coup à boire avant la fin du monde, un petit coin qui, peut-être, par son humanisme continuera à survivre. Une belle leçon d'humanité, de vie des petites gens, loin des fastes que l'on voit sur nos écrans.

Citation

Petite route sinueuse qui monte dans les collines. Deux heurs qu'ils roulent et Bruno doit avouer qu'il est complètement perdu. Le paysage n'est pas vraiment réjouissant. Arbres squelettiques et herbes sèches. Au-dessus un ciel plombé qui cache le soleil.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 20 septembre 2024
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