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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Pierre Szczeciner, Corinne Daniellot
Paris : Sonatine, octobre 2024
376 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-38399-213-4
No man's island
Vanessa Chapman était une artiste reconnue. Son mari, qui l'avait quittée pour une autre femme plus riche, a disparu il y a vingt ans après être venu la voir dans son île écossaise. Une île qu'elle avait achetée et où elle résidait, une île un peu particulière puisqu'elle reste accessible à pied selon les marées. Sur le "continent", à quelques kilomètres, Grace Haswell, femme docteur, grande amie de Vanessa et devenue son exécutrice testamentaire. D'ailleurs, c'est l'objet de procès et de grandes controverses avec la fondation qui a hérité de l'artiste car elle aurait gardé des œuvres pour elle et aurait du mal à transmettre certains documents, lettres et journal intime. Comme les tenants de la fondation ont besoin de relancer leur musée et de créer la sensation, ils décident d'envoyer leur historien d'art, James Becker, pour aller négocier avec Haswell et évoquer un dernier problème : l'une des œuvres réalisée par Vanessa Chapman contient un os que tous pensaient de biche, ramassé dans la nature. Or, il s'agit d'un os humain. Arrivé, Becker est prévenu que cet os ne serait pas très ancien. Peut-être appartenait-il au mari de l'artiste. Auquel cas ça compliquerait le travail de la fondation. Mais l'envoyé doit surtout composer avec Grace, qui est très directive et fuyante à la fois. Et puis quels secrets cachent l'île et ses deux habitantes ?
S'emparant d'un thème classique - l'île mystérieuse, le huis clos qu'elle introduit, des personnages aux psychologies creusées jusqu'à la substantifique moelle, créant ainsi du suspense -, Paula Hawkins offre un roman prenant, dans la pure lignée de ceux qu'elle a déjà écrit. Le récit qui alterne la quête contemporaine, qui renvoie aux passés tumultueux des deux héroïnes, qui s'ouvre aussi sur une autre manipulation possible avec Becker est construit avec soin et les éléments vont se répondre pour renforcer l'angoisse et le suspense, dans une architecture maîtrisée, classique, mais réussie. Le portrait dressé des deux femmes qui vivent sur l'île (sans que soit négligés les autres personnages) emporte la conviction et contribue aussi à renforcer une atmosphère des maître anglais, proches du roman gothique, aux ambiances ténébreuses, aux orages violents qui explosent et réveillent les vieilles passions, pour offrir un livre intéressant et qui continue avec maestria l'œuvre de Paula Hawkins.
Citation
Le temps que je regagne les marches, j'étais si épuisée que je parvenais à peine à bouger. Je me suis recroquevillée à même la pierre, prise de violents tremblements. Enfin, j'ai réussi à me relever et je suis rentrée à la maison. Je me suis douchée et habillée, je suis montée à l'atelier et j'ai commencé à peindre.