Orphelin X

Roman - Thriller

Orphelin X

Bourne to be alive

À l'âge de douze ans, Evan Smoak a été enrôlé par son mentor Jack Johns dans un programme secret, les Orphelins, chargé de former une élite d'assassins au service de l'État pour effectuer ses basses besognes… Il est le vingt-quatrième enfant à passer par le programme quand il reçoit le surnom d'Orphelin X. Mais aujourd'hui, Jack Johns est mort et "Orphelin X" a tout fait pour s'éloigner dudit programme jusqu'à son démantèlement, bien qu'il ait encore accès à ses ressources. Dans la trentaine, n'ayant pas besoin de travailler pour vivre, pour se rendre utile, il devient "L'homme de nulle part", celui dont on ose à peine murmurer le nom, au point qu'il passe pour une légende urbaine, que contactent ceux qui sont au bout du rouleau et qui méritent son aide. Il vit dans sa forteresse de l'appartement 21A, bardé d'équipements blindés qui peuvent le rendre inexpugnable en quelques secondes. Il commence par aider Morena Aguilar, sous l'emprise d'un policier abusif dont elle craint qu'il s'intéresse à sa petite sœur. Mais il commet une erreur en acceptant de s'occuper de l'affaire de Karen White, une jeune femme accro au jeu qui doit de l'argent aux mauvaises personnes, personnes qui ont enlevé son père et menacent de l'exécuter. Mais lorsqu'un sniper leur tire dessus, Evan comprend que ce n'est pas Karen la bonne cible, mais lui...

Pas de doutes, l'auteur Gregg Hurwitz a tout appris sur la façon de concevoir un roman pour le cinéma. Le thème de l'assassin justicier surdoué (avec ou sans Vieux Sage^TM comme mentor) peut remonter à Remo Williams dit l'Implacable ou au Repairman Jack de F. Paul Wilson et, bien sûr, il faut admettre qu'un assassin de sang-froid au nom de sa notion de la justice puisse être un gentil petit... Mais c'est moins un personnage qu'un vecteur, aux traits de personnalité réduit à ces post-it que l'on colle sur le tableau en salle de développement (il vit par un certain nombre de règles et boit une vodka bien particulière. C'est tout.) En son temps, il aurait été interprété par Sylvester Stallone ou Steven Seagal, aujourd'hui, c'est plutôt Marc Walhberg ou Don Johnson qui est dans le créneau... Le tout est ponctué de descriptions enamourées d'armes à feu diverses et, rassurez-vous, pour que pas un cliché ne soit oublié, notre héros se sert aussi d'un sabre de samouraï. On n'oublie pas non plus l'appel à une suite ultra-prévisible qui fera une parfaite scène post-générique dans l'adaptation cinématographique. On rigole, on rigole, mais malgré ce manque criant d'originalité, le tout se tient à peu près, sans les invraisemblances ou facilités qui hantent les gros fromages hollywoodiens, voire les thrillers-Netflix actuels. Donc, si on veut l'équivalent littéraire d'un film de Michael Bay, on peut tenter. Et bien sûr, ça a cartonné. C'est étudié pour.

Citation

Evan ne savait jamais quand il lui faudrait disparaître. Il figurait en bonne place dans de nombreuses listes officieuses des personnes les plus recherchées au monde. Il devait être plus que prudent dans les aéroports, aux frontières et dans les ambassades, quand bien même il n'avait eu à mettre les pieds dans une ambassade qu'une seule fois au cours des cinq dernières années (pour y neutraliser un employé impliqué dans un trafic d'êtres humains).

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 27 novembre 2024 partager : | |