Contenu
Les Aigles dorés de l'Hindou-Kouch
Poche
Inédit
Tout public
376 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-493739-17-9
Coll. "Roman noir"
Suivi des œuvres d'art
Daniel Kissling, fils d'un expert en arts, aurait bien aimé suivre les traces de son père et a même gardé des contacts avec des amateurs d'art et des artistes. Mais il faut faire des choix dans la vie et il est devenu détective privé. Après s'être occupé d'une jeune fille qui ne donne plus signe de vie à sa famille (sa mère est une ancienne amoureuse de Daniel et le détective se laissera séduire par la fille retrouvée), il reçoit la visite d'un homme de loi qui lui propose un travail lucratif : son client, sur les conseils de la famille qui a retrouvé sa fille, un richissime homme d'affaires, a acheté une statue bouddhiste très ancienne à un certain Kuntz, marchand d'œuvres d'art spécialisé (et peut-être s'approvisionnant à des sources douteuses du point de vue légal). Il a payé mais n'a pas été livré et ce marchand semble avoir disparu du côté de l'Asie. Dès le départ, l'enquête semble compliquée car le marchand a pris bien soin de camoufler ses traces et son nom se rapproche de celui de Kurtz (le militaire qui se cache et dirige sa propre armée dans Au cœur des ténèbres, le roman de Joseph Conrad adapté et transposé au cinéma sous le titre Apocalypse Now). La piste l'entraîne donc du côté de l'Asie, là où se trouvent les fameuses statues bouddhistes, et Daniel Kissling doit composer avec des intermédiaires véreux, des gens qui pillent les ressources archéologiques pour leur compte ou celui des différentes factions gouvernementales ou de résistance armée. Même s'il rencontre une collègue dont il tombe amoureux et qui va l'aider dans sa mission, il est menacé par différents intérêts locaux et doit aussi se confronter aux polices locales qui pensent qu'il est lié aux trafics en cours.
Le roman de Richard Canal est une très bonne introduction à un problème pas forcément étudié, ni raconté dans le monde du polar (si l'on excepte les vols de tableaux et œuvres d'art liés aux nazis). Après une présentation du personnage dans une enquête annexe qui rebondira au cours de l'histoire, le roman se concentre sur la course et le jeu de cache-cache entre le détective et le marchand clandestin. Pas de manichéisme car ce marchand oscille entre le vol d'œuvres, leur vente et leur préservation par des Occidentaux fortunés qui vont les cacher au monde. Le récit est bien mené et montre aussi que Richard Canal, qui a voyagé, parvient à rendre compte avec subtilité des paysages et régions qu'il décrit. Les personnages sont bien dessinés et acquièrent au fil des pages une densité très bien amenée pour un livre dépaysant et noir, de qualité - à l'instar du reste de l'œuvre polar et S.-F. de l'auteur.
NdR - Ce roman a été auparavant publié aux éditions Séma sous le titre Gandhara en 2018.
Citation
À vrai dire, cette fichue histoire a commencé par un appel à mon bureau. Je m'efforçais alors de choisir une photo susceptible de convaincre une de mes clients, une bourgeoise aussi ridée qu'un perroquet du Gabon, de me concéder une rallonge. Juste de quoi renflouer les caisses.