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La Conspiration Richelieu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Laurent Barucq
Paris : Le Cherche midi, janvier 2025
394 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7491-7946-9
Ce qu'avait omis Alexandre Dumas
En 1626, il n'existe plus qu'un seul exemplaire d'un ouvrage contenant tous les secrets des Rose-Croix. Le cardinal de Richelieu veut s'en emparer et pour ce faire, il a engagé Louis d'Astarac, un noble de petite fortune, de surcroit bossu. Il est amoureux d'une fille de son pays mais cette dernière a peur que l'hérédité ne transforme sa future progéniture en handicapé comme le père. Alors, elle lui a préféré un autre noble et ce coup du sort a décidé Louis à se lancer sur les traces du livre mystérieux. Il va même être aidé un temps par un certain Aramis. Mais de nombreuses personnes sont également à la recherche de cet ouvrage à commencer par un certain Cocodril, un homme qui travaille pour Milady de Winter, qui essaie de doubler le cardinal sur ce coup. Et puis il y a Blakeney, un lord anglais qui agit sous la responsabilité du duc de Buckingham, le père Joseph, âme damnée du cardinal mais qui entend utiliser le livre pour piéger des opposants religieux dont les jésuites Kircher et son adjoint Crozat, surnommé Mikmaq depuis son passage dans le nouveau monde, sans parler d'un certain René Descartes et d'un Philippe de Longvilliers, commandeur d'un branche de l'ordre de Malte qui entend détruire un ouvrage hérétique et se verrait bien obtenir la main de la "fiancée" de Louis. Entre Paris, et une visite de la Cour des miracles, La Rochelle (en plein siège) et à travers la campagne française, tous ces protagonistes vont se croiser, essayer de s'entretuer et de se voler le précieux livre au gré d'alliances changeantes, en pleine guerre civile entre catholiques et protestants. Une quête risquée d'autant plus que Louis ignore que certains se disent qu'ils pourraient essayer les " recettes" des Rose-Croix en faisant disparaître, par des signes magiques contenus dans le livre, les traces de sa bosse, même si cela risque de lui coûter la vie...
L'idée de départ de Lawrence Ellsworth est amusante. En effet, le romancier a d'abord traduit en américain Les Trois mousquetaires, d'Alexandre Dumas, puis s'est dit qu'il pourrait écrire l'histoire en creux réellement cachée derrière son roman. Ainsi, tout l'épisode du collier de la Reine ne serait qu'une manière de détourner l'attention du livre secret. Écrit en autant de chapitres alternés à la "fausse histoire" de Dumas, Le Vicomte et les mousquetaires (qui brasse tous les personnages du roman mais en laissant quand même d'Artagnan et ses amis en arrière plan - sauf dans une scène lors du siège) raconte de manière rythmée et trépidante les aventures du bossu pour récupérer et conserver le vieux livre. La gageure est tenue et le roman se déploie bien comme le côté obscur du roman de Dumas, reprenant les personnages dans les creux du texte pour offrir une seconde intrigue recoupant la première. Dans un final haut en couleur (et en douleur), le livre s'achève aussi échevelé que le reste de l'intrigue, pour un roman, peu policier, plus d'aventures de cape et d'épée, qui sera apprécié par ceux qui ont pratiqué Les Trois mousquetaires dans cette version alternative de qualité.
Citation
L'erreur de Cocodril, pensa Louis un peu plus tard, fut sans doute de croire qu'un bossu difforme était forcément faible. Les muscles de De Fontrailles tiraient depuis des années sur son squelette tordu et il était bien plus fort qu'il en avait l'air.