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Inédit
Tout public
Rachel Mazuy (nouvelle)
Céline Servat (nouvelle)
Alain Quella-Villeger (nouvelle)
Gérard Milhaud (nouvelle)
Laurent Mely-Dumortier (nouvelle)
Tomas Jimenez (nouvelle)
Elerika Leroy (nouvelle)
Éloïse Dreure (nouvelle)
Sylvain David (nouvelle)
Rouchdi Berrahama (nouvelle)
Maria P. Mischitelli (nouvelle)
Nadia Khiari (nouvelle)
Serge Uté-Royo (nouvelle)
Rosa Moussaoui (nouvelle)
Stéphanie Benson (nouvelle)
Thomas Cantaloube (nouvelle)
Jof Brigandet (nouvelle)
Pierre Domenges (nouvelle)
Robert Desnos (nouvelle)
Frédéric Bertin-Denis (nouvelle)
Michel Embareck (nouvelle)
Philippe Paternolli (nouvelle)
Marion Chemin (nouvelle)
Patrick Amand (nouvelle)
Thierry Bourcy (nouvelle)
Didier Daeninckx (nouvelle)
Maurice Gouiran (nouvelle)
Saint-Étienne : Le Caïman, avril 2024
424 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-493739-14-8
Coll. "Noires nouvelles"
D'exister à résister
Septième volume consacré à un thème entre histoire et politique, ce nouveau recueil est sans doute, pour l'instant, le plus abouti de la série. Les textes noirs ou policiers ou plus documentaires et historiques sont clairs et prenants, les dessins oscillent entre documentation classique et dessins d'humour assez réussis. Chacun trouvera à son goût, ou non, telle ou telle nouvelle mais aucune ne démérite.
Didier Daeninckx revient sur un épisode des jeunes années de Manouchian après avoir évoqué un curé allemand qui a soutenu les prisonniers politiques dans les prisons. D'autres vont également s'inspirer d'événements de la guerre (Stéphanie Benson revient sur l'itinéraire d'une femme au crâne rasé comme d'ailleurs Éloïse Dreure ; un autre texte évoque la bataille du monte Cassino, Thierry Bourcy évoque l'époque à travers une photo de sa mère dans les rues de Paris ; un autre traite de l'épuration, Thomas Cantaloube parle d'Allemands anti-nazis qui ont combattu ; Marion Chemin offre une autre perspective avec le sort d'enfants dans une ville bombardée pour la libérer ; Pierre Domengès revient sur des soldats allemands à la frontière espagnole ; Michel Embareck fait resurgir un deuxième Oradour-sur-Glane ; Maurice Gouiran revient sur la libération de Marseille, Rachel Mazuy débusque un bien pittoresque résistant ; la grève jusqu'à la victoire est explicitée par son titre : on parle des cheminots et de leur grève ; Maria P. Mitschitelli revient sur les faits de résistance de Bartali ; Rosa Moussaoui revient sur le parcours d'Epstein, un résistant urbain, tout comme Alain Quella-Villeger, qui remémore un groupe parisien et Philippe Paternolli un groupe de maquisards ; enfin, Serge Utgé-Royo à travers les Espagnols qui qui ont contribué à libérer Paris s'attarde sur l'élément douloureux de ces Républicains qui ne "finiront" pas la lutte contre le fascisme en allant s'occuper des franquistes) Des nouvelles décalent le thème : Amand raconte l'hsitoire d'une Ephad dont le nom est celui d'une résistante et qui doit relancer la lutte aujourd'hui pour maintenir des personnes âgées dans une structure ; Bertin-Denis évoque, à l'aide d'une ficelle narrative complexe le parallèle entre les luttes de la résistance et d'autres plus actuelles ; Gendron nous offre un monologue halluciné sur une résistant qui attend l'heure de se battre dans des immeubles, avec une force incroyable ; Jimenez et Leroy reviennent sur la trajectoire d'espagnols autour de la libération et des années qui suivirent ; Servat qui évoque le destin des femmes à travers le passé qu'une grand mère révèle enfin à sa petite-fille. Enfin, Khiari évoque la Tunisie : occupée par les français qui se font occuper par les pétainistes puis maintenant coincée par les crédits internationaux, comme quoi la résistance, c'est toujours une lutte contre des tentatives de possessions diverses.
Au final, un bon cocktail où se mélangent les genres, entre documentaire et fiction, entre détails sur un personnage ou une vision d'ensemble, où la personnalité des auteurs pointent sous le thème, où chacun peaufine son histoire. Les affiches, dessins et photos rehaussent l'ensemble pour un recueil de qualité, où s'incarne l'esprit de la résistance, des résistances, de manière souvent joyeuse - même si le fond est parfois noir, on sent bien l'espoir naissant.
NdR - Le receuil comporte les nouvelles suivantes : "Édith Augustin et les résidentes", de Patrick Amand, "La Coupe", de Stéphanie Benson, "L'Enfer de Monte Cassino", de Rouchdi Berra, "Maurice, Françoise, Paul et les autres", de Frédéric Bertin-Denis, "La Photo", de Thierry Bourcy, "Le Sang des marionnettes", de Jof Brigandet, "L'Allemand", de Thomas Cantaloube, "L'Honneur de ses ruines", de Marion Chemin, "Un curé et un conservateur en résistance", de Didier Daeninckx, "Antifascistas", de Sylvain David, "Maréchal Ducono", de Robert Desnos, "Longaniza, sardane et liberté", de Pierre Domengès, "Amertume", d'Éloïse Dreure, "Un cycliste nommé José Artur", de Michel Embareck, "Des singes", de Sébastien Gendron, "Le Jour où les arabes ont pris la bonne mère", de Maurice Gouiran, "Lucha y muerte por la Libertad", de Tomas Jimenez et Elerika Leroy, "Tunisie, l'occupant occupé", de Nadia Khiary, "La Cuvée du maréchal", de Rachel Mazuy, "La Grève jusqu'à la victoire", de Laurent Mely-Dumortier, "Paris avant l'insurrection", de Gérard Milhaud, "Gino Bartali, le messager de la liberté", de Maria P. Mischitelli, "Joseph Epstein, un clandestin dans la nuit de l'occupation", de Rosa Moussaoui, "Carnet de route du maquis Daniel", de Philippe Paternolli, "Quai de la Rapée, 11 février 1942, 16 heures", d'Alain Quella-Villeger, "Être une femme libérée, tu sais c'est pas si facile", de Céline Servat, "Un été espagnol à Paris", de Serge Utgé-Royo & "Missak, février 1934", de Didier Daeninckx.
Citation
Max n'avait dû son salut qu'à une blessure au pied qui le rendait invalide et l'avait poussé à se réfugier sous un tas de paille. Il avait passé trente-six heures dessous pendant que le fermier à qui appartenait le fourrage s'était efforcé de détourner l'attention des soldats qui traquaient les maquisards qui n'avaient pas été tués ou capturés.