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Les Fantômes de Versailles


Grand format
Inédit
Tout public
400 p. ; 22 x 16 cm
ISBN 978-2-226-48849-7
Coll. "Thrillers"
Paris, 1673, comme si vous y étiez
Nous sommes en 1673. Louis XIV s'est séparé de Louise de Vallière et commence à filer le parfait amour avec la Montespan. Louise de Vallière a décidé de se retirer dans un monastère. Avant de quitter le monde avec les deux enfants qu'elle a eu du roi, elle veut avoir un portrait par Mignard, le peintre en vogue. Tout le monde s'inquiète de savoir comment sera dressé ce tableau et quel message "politique" il va transmettre. La Reynie, chef de la nouvelle police, est chargé par le roi d'en savoir plus. Il parvient à obtenir qu'Emilio, un peintre italien, devienne l'assistant de Mignard et l'espionne. Mais Emilio a deux maîtresses : une jeune femme pauvre qu'il aime et une riche noble qui l'entretient. Et alors que la riche essaie de découvrir aussi le secret du tableau, la jeune femme est engagée contre argent comptant pour soutirer les vers du nez du peintre italien. À qui doit aller son engagement ? Si La Reynie connait Emilio, c'est aussi parce que le peintre a réussi à s'introduire à la morgue et qu'il y dessine les cadavres. En effet, La Reynie veut se servir de son talent pour faire des portraits de femmes inconnues retrouvées mortes et tenter de découvrir leur identité par le biais des dessins ainsi faits et partagés. Paris est en effet perturbée par une série de crimes étranges : un homme tue des femmes dans la rue puis leur coud les lèvres, comme s'il voulait les faire taire. Torsac et Laruche, deux inspecteurs ont bien des pistes mais ils comprennent que ces morts cachent des secrets d'État, liés aux hautes puissances du royaume. Tout le monde marche sur des œufs, même si La Reynie essaie de faire de son mieux entre Colbert et Louvois qui cachent des éléments. Mais grâce à leurs indices, à une bande d'enfants et adolescents qui vivent dans les rues et Emilio, la solution sera trouvée, même si elle ne pourra être totalement révélée...
Les Fantômes de Versailles fait référence non pas à de véritables spectres mais au nom que l'on donnait aux agents secrets du pouvoir, chargés des basses besognes qui ne devaient pas laisser de trace. À travers ce qui pouvait apparaitre au début comme l'histoire d'un tueur en série dans les rues de Paris au XVIIe siècle, Jacques Forgeas nous offre une vision du règne de Louis XIV, entre les intrigues extravagantes de la Cour (le but est de savoir ce que cache le tableau d'une ancienne favorite afin d'obtenir une pièce dans la palais de Versailles en train de se construire), la façon dont la France devient une puissance (les guerres et le commerce sont aussi racontés de manière détournée dans ce roman) et la vie dans le Paris quotidien, décrit avec nombre de détails, au moment où La Reynie (puis Sartine que l'on découvrira dans les intrigues de Nicolas Le Floch) crée une police plus moderne, avec des indics, des recherches médicales, etc. Raconté avec vivacité, le roman de Jacques Forgeas, un auteur qui sait raconter dans la grande veine des auteurs populaires (et ce n'est pas péjoratif sous notre clavier) emporte le lecteur dans un décor intéressant, avec des personnages crédibles et bien dessinés, sur une histoire intelligente et qui s'ouvre sur des détails historiques de qualité. Une réussite dans le genre du polar historique.
Citation
L'équipage traversa la Seine et fila vers le sud par la porte Saint-Michel. Les inspecteurs encadraient la voiture. Laruche à l'avant avait glissé deux pistolets à silex dans sa ceinture et avait sanglé un mousquet sur sa selle. Torsac à l'arrière avait fait de même. Il portait un tricorne, qui saurait dire à ceux qu'ils croiseraient qu'ils étaient policiers.

