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Inédit
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Dans l'entrelac des douleurs
Tout est calme ce matin au poste de police, jusqu'à ce qu'un coup de téléphone provoque une montée d'adrénaline. Un jeune homme, Antoine Durand, s'accuse d'avoir abattu son père. Lors du repas, Antoine a pris le fusil familial et a menacé son père puis lui a tiré dessus. Le fils avoue que son père commençait à lui mettre la pression car il ne supportait pas son homosexualité. L'inspectrice Clélia est chargée de collecter les informations et de voir ce qui se cache derrière ce coup de fusil. Plusieurs indices lui semblent étranges et notamment les réactions de la mère. Clélia veut en savoir davantage car elle comprend que la famille cache des choses : le père était violent et la mère canalisait sur elle les violences, restant avec son mari tant qu'il ne s'en prenait pas aux enfants. Clélia se doute que c'est en fait la mère qui a tiré. Le procès sera l'occasion de faire surgir la vérité mais celle-ci est-elle nécessaire ? Derrière les maltraitances, il y en a d'autres plus anciennes, mettant en jeu la mère du mort, chargée de garder les enfants en attendant le jugement. Tout se brouille pour Clélia qui aimerait rompre cette chaine "éternelle" de violence.
Nous ne sommes pas dans un roman policier au sens premier du terme, mais dans une intrigue qui joue sur un crime et sur le procès qui s'en suit. Quelques rebondissements sont surtout l'occasion de montrer comment le poids des conventions, la masse des psychologies qui se prolongent de générations en générations provoquent des catastrophes de plus en plus meurtrières. Travail qui essaie d'expliciter que la justice pour être juste doit parfois "jouer" avec la culpabilité et prendre des décisions qui imposent un nouveau paradigme plutôt que de chercher à poser des pansements sur des jambes de bois. C'est cette idée, construite comme un téléfilm prélude à un débat, qui est au cœur du nouveau roman de Sandrine Cohen, plus littéraire et axé sur un cas d'école que sur une véritable enquête policière serrée, mais avec style et un sens aigu de la narration. Pour amateurs de ces reconstructions.
Citation
À peine sortie, Clélia s'arrête devant la prison, les larmes aux yeux, elle a envie de crier, un cri terrible, à faire crever les oiseaux. À la place, elle se penche, les mains sur les cuisses. Elle souffle bruyamment plusieurs fois, elle respire et souffle, merde, putain, putain, merde, elle implore le ciel.

