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Grand format
Inédit
Public connaisseur
252 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-8126-2645-6
Coll. "Noir"
Rayez ou liquidez les noms qui ne vous plaisent pas
Lyon, tout du moins sa banlieue. Une petite ville, un gros bourg qui essaie de vivre à l'ombre de la capitale régionale. Bientôt les élections municipales et deux équipes, celle de la maire en place qui semble avoir utilisé tous les moyens disponibles pour se laisser corrompre, gagner un peu d'argent et développer le village pour en faire une zone urbanisée plus rentable et celle de l'opposant, un ancien officier en retraite qui veut jouer les redresseurs de tort mais qui est peut-être aussi tordu que sa concurrente. Toujours est-il qu'aux jours du COVID florissant, il a été atteint et en est mort. Pour éviter la contamination, son corps a été brulé dans la foulée, même si un médecin a pensé avoir vu des traces un peu suspectes lorsque le corps a été déposé à l'hôpital. Depuis, les tensions continuent entre les deux équipes, des dissensions existent aussi à l'intérieur des familles, et les couples se font des reproches. Bref, la saine vie de la vie locale. C'est alors qu'intervient Rudy Meyer, une gendarme envoyée par sa hiérarchie pour en savoir plus sur la mort du militaire. De fait, avant de prendre sa retraite, ce dernier était dans une base de radars à proximité de Lyon, une base de l'OTAN. Et si sa mort avait un rapport avec le poste qu'il occupait ? À peine arrivée, Rudy Meyer va comprendre qu'elle risque d'avoir affaire à forte partie. En effet, l'équipe municipale n'a pas trop envie qu'elle enquête, ne voulant pas qu'elle mette le nez dans leurs turpitudes (des bruits courent que le mort aurait monté des dossiers). De plus, certains des colistiers se promènent la nuit pour des surveillances avec des arbalètes, et des carreaux volent parfois dans la pénombre. Aussi quand Meyer, elle-même, manque d'être écrasée par un gros 4 X 4, et que son chef semble douter que l'histoire pourrait cacher d'autres histoires plus haut dans les armées, que les suspects se multiplient plus vite que les vers sur la charogne, nul doute qu'il va falloir agir et vite.
Descente de liste est un roman nerveux et prenant, centré sur cette gendarme un peu spéciale qui vient enquêter, mais qui, surtout, dans la grande tradition du polar, va soulever plein de lièvres et de bizarreries, de corruptions cachées et d'histoires de fesse. Derrière le village où deux équipes s'affrontent pour la mairie, c'est le grand concours des faux culs et des coups bas, avec des carreaux d'arbalète qui volent bien aussi bas, pour une intrigue serrée. Une excellente description des mœurs d'un petit village, avec ses trahisons, contribue à équilibrer le côté noir par une pointe d'humour bienvenue, et l'utilisation d'une gendarme qui doit sans cesse trouver des gens qui veulent bien l'emmener d'un point à un autre renforce cet aspect, pour un livre agréable et bien mené. C'est un premier roman et une bonne carte de visite pour Jean-Marie Leygonie.
Citation
Je n'aime pas la province. Ses villes moyennes amorphes où même les zombies sont sous antidépresseurs. Sa procession lépreuse de centres commerciaux, de zones industrielles et de villages-dortoirs le long des routes. Sa fausse campagne de ronds-points fleuris, de haies en brosse et de pelouses tondues. Un gendarme ne devrait pas dire ça, je suis au courant.

