Le Tunnel

Roman - Thriller

Le Tunnel

Société sous-terraine

Nous sommes à la fin d'un week-end dans la campagne russe. Il a fait très chaud et tout le monde rentre sur Moscou. Soudain dans un tunnel, un bouchon se forme. Les voitures attendent, certains conducteurs s'impatientent, et rien ne semble se passer. Deux policiers, qui encadrent un détenu, essaient d'avoir des informations mais rien ne passe sous le tunnel. Finalement une femme, sans doute l'épouse d'un apparatchik qui reste calfeutré dans sa voiture, sort et demande aux gens d'éteindre les moteurs. Quelques uns se rendent à pied à l'entrée du tunnel pour en savoir plus. Ils découvrent que des murs en béton sont tombés automatiquement et bouchent l'entrée. Un peu en avant, des grilles sont descendues et ont détruit une voiture. Reste un passager, blessé mais qu'il est difficile d'atteindre. Très vite l'on apprend que c'est pareil à l'autre bout du tunnel. La femme décide alors de prendre les choses en main, de regrouper les denrées comestibles et les bouteilles d'eau. Des passagers s'entraident et d'autres se battent. Le prisonnier en profite pour s'évader et il est armé... Tandis que le prisonnier avec quelques complices a pris en otage un camion qui transporte de l'eau, et a dressé une barricade à un bout du tunnel, l'apparatchik se souvient qu'il existe un endroit caché dans le tunnel, prévu pour que certains puissent se cacher en cas d'attaque nucléaire - une cache où il y a nourriture, caméras de surveillance et armes.

Compliqué de résumer le roman de Yana Vagner qui avance cahin-caha, au gré de personnages divers qui courent en tous sens comme des animaux qui se sentent pris au piège. Différents acteurs sont mis sur le devant : un stomatologue qui se fait passer pour un docteur, des familles qui tentent de survivre, deux policiers coincés avec leur prisonnier, un chauffeur routier qui dispose d'un camion rempli de nourriture mais qui est responsable de la cargaison et ne veut rien donner, un homme agonisant à quelques mètres de toute possibilité de soins... Le Tunnel commence de manière stressante, puis propose des scènes classiques du genre faut-il s'entraider, se débrouiller tout seul, faire preuve de solidarité normale, de solidarité forcée derrière des "leaders" ou se réfugier dans l'égoïsme le plus débridé ? Chacun des personnages tout en marchant dans un sens ou l'autre du tunnel, cherche un endroit où faire ses besoins sans détruire le lieu, se demande comment il va boire les prochaines heures. Enfin, une solution s'ouvre avec ce bunker secret mais qui ne peut servir qu'à une minorité. Le problème principal du Tunnel est qu'il semble conçu pour une future adaptation en série télévisée. Les personnages sont décrits de manière simple, les actions évidentes (on court d'un bout à l'autre du tunnel). Et quand tout ça commence à faiblir, on pense à un bunker. Ça semble un peu fabriqué même si l'ensemble a le mérite d'être efficace malgré beaucoup de choses semblent prévisibles pour un roman qui aurait pu gagner avec quelques pages de moins. Mais est-ce suffisant ? En tout cas, l'auteur connait ses classiques et maîtrise sa narration pour maintenir l'attention du lecteur.

Citation

Il ne nous faut pas seulement de l'eau ! Nous allons tout vérifier, je répète, tous les camions un à un. On les ouvre tous, on évalue les ressources dont ils disposent, on réquisitionne légalement les biens de première nécessité, on établit une quittance et on distribue ! De façon juste et équitable !

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 02 avril 2025 partager : | |