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Oumar l'Africain
Un parcours atypique
Oumar est un jeune Sénégalais, qui n'a, pense-t-il, pas d'avenir dans son pays et va partir de manière clandestine pour la France. À peine arrivé, il est pris en charge par des migrants illégaux d'Afrique et d'Europe de l'Est mais il ne peut accepter de se livrer à des trafics et s'enfuit. Il est alors pris en charge par un député qui se sert de lui pour découvrir ce qui se passe dans les milieux illégaux et lui fait transmettre ces informations à un commissaire. En échange, il obtient de faux papiers. Mais le gang initial lui retombe dessus et tente de l'embaucher pour un hold-up. Oumar doit fuir et se réfugier dans un monastère où l'abbé supérieur va croire en lui et lui donner des chances de s'éduquer et de s'intégrer. Mais la vie est plus rude que cela et Oumar est parfois impatient. Tout ça provoque des crises de violence et lorsque l'une de ses amies est retrouvée morte tout se compliquer pour lui.
Claude Rodhain de par sa biographie connait le monde qu'il décrit (le monde judiciaire, celui des associations d'aide aux migrants). Il écrit ici un récit linéaire qui suit son personnage de manière classique, en dévoilant beaucoup ses compétences et son insertion, sans négliger de temps en temps quelques moments où le protagoniste se révèle un peu plus sombre. L'intrigue manque peut-être un peu de nuances car Oumar d'illettré devient un avocat capable de travailler en assisses et de discuter avec des ministres de manière un peu rapide. Quelques séquences tirent vers le roman noir (illégalité des clandestins, trafics et expédients divers, accusation de viols et de meurtres, plaidoiries dans des procès) afin de développer du suspense et de l'action dans un parcours de vie difficile qui est, par delà la littérature, surtout un document fictionnalisé classique et écrit sans bavures mais sans forcément beaucoup de force.
Citation
Oumar a de nouveau botté en touche. Il ne veut pas s'étendre sur la manière dont il est passé de la Mauritanie au Maroc, au nez et à la barbe de la polices des frontières. Son regard suit le périmètre de la cuisine, s'arrête sur les carreaux de faïence bleue au dessus de la cuisinière, revient à Marthe.
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