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Inédit
Tout public
Traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, avril 2025
284 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15602-9
Coll. "Fleuve noir"
Partir avec panache
Œuvre posthume, Riccardino n'en est pas moins l'ultime volet voulu des aventures de Montalbano par Andrea Camilleri. L'occasion pour le lecteur d'apprécier encore une fois les sicilianismes de l'auteur traduits par Serge Quadruppani dans une intrigue ludique. Si les ressorts sont cousus de fil blanc, le roman garde tout le sel de ce qui a fait Montalbano depuis 1994.
Andrea Camilleri a écrit ce roman qu'il jugeait inabouti au début des années 2000, puis il l'a remisé dans un tiroir avant de le réviser des années plus tard et de le proposer à son éditeur en lui demandant de le garder pour être publié en ultime volume car il évoque également la fin de son personnage. S'inspirant de Luigi Pirandello, un autre auteur sicilien, plus ancien (auteur de Six personnages en quête d'auteur), Andrea Camilleri offre une intrigue où soudain le policier Montalbano reçoit des coups de téléphone de l'auteur qui lui propose des remarques sur l'acteur qui a joué sa version télévisée, des solutions, des déformations de l'histoire, jusqu'à un final que nous garderons bien de dévoiler, mais qui montre bien que, comme chez Agatha Christie, l'écrivain entendait conclure par une ultime pirouette la saga de son héros.
Tout commence avec un coup de fil que reçoit Montalbano. Celui d'un certain Riccardino qui lui demande quand il les reçoit (et c'est une erreur de numérotation). Le commissaire raccroche mais quelques heures plus tard, il est réveillé par son adjoint car le dit Riccardino a été abattu en pleine rue, alors qu'il retrouvait ses trois amis pour une balade habituelle. Pourquoi a-t-il été tué et par qui ? Pourtant, il semble avoir été un homme sans histoire, cadre dans une entreprise qui s'occupe de récolter et de commercialiser le sel. Mais peu à peu, Montalbano va débusquer les contradictions des personnages et la vérité qui se cache derrière le gris de sa vie. En parallèle, une femme lui raconte qu'elle est réveillée régulièrement par le mystérieux passage d'un camion et les actions, non moins étranges, de son chauffeur.
Voici donc l'ultime épisode des aventures de Montalbano. S'achevant sur un dernier pied de nez, le roman d'Andrea Camilleri est pourtant construit de la même manière classique que les autres - une enquête, des pistes, des interactions des procureurs, de la mafia et de l'église qui veulent empêcher la vérité de se faire jour. Riccardino commence avec des questions et peu à peu débusque la vérité derrière ce qui semble être la banalité des vies. Une façon de clore en beauté une série où le personnage mange moins, se dispute moins avec Livia, mais continue avec ses acolytes à essayer de démêler les fils complexes du crime.
Citation
La première et seule fois où il avait 'nterrogé les trois mousquetaires comme témoins, il avait d'instinct adopté pour système d'apparaitre à mi-chemin entre le distrait et le crétin, et ça avait donné un certain résultat. À savoir la constatation qu'il devait exister quelque chose qui, à ce moment-là, avait dressé Alfonso Licausi contre les autres copains.

