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Grand format
Inédit
Tout public
416 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-012518-0
Coll. "Série noire"
Actualités
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
Lundi 2 avril à la Bilipo (ouverte pour l'occasion) ont été remis en présence des auteurs les Prix Mystère. Créés par Georges Rieben et Luc Geslin en 1972, les Prix Mystère sont avant tout honorifiques et décernés par un jury de spécialistes de la littérature policière chaque année plus nombreux. En effet, si en 2011 La Guerre des vanités, de Marin Ledun (Gallimard, "Série noire") et La Mort au crépuscule, de William Gay (Le Masque, "Grands formats") avaient été remarqués par les vingt-quatre membres du jury, cette année ils étaient trente-quatre pour élire Marcus Malte et son roman Les Harmoniques (Gallimard, "Série noire") dans la catégorie "Francophone" et Stuart Neville pour Les Fantômes de Belfast (Rivages, "Thriller") dans la catégorie "Roman étranger". Cette remise de prix assortie d'un banquet s'est déroulée en compagnie de quelques membres du jury mais également d'éditeurs et d'attachées de presse des deux maisons. Comme le veut la tradition, Fabienne Duvigneau, traductrice du roman de Stuart Neville, a également reçu un diplôme signé des membres présents du Prix Mystère.
Prix Mystère de la Critique 2012 :
1. Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ;
2. Le Mur, le Kabyle et le Marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
3. Nymphéas noirs, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France") ;
4. L'Honorable société, de D.O.A. & Dominique Manotti (Gallimard, "Série noire") ;
5. Le Bloc, de Jérôme Leroy (Gallimard, "Série noire").
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012 :
1. Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
2. Savages, de Don Winslow (Le Masque, "Grands formats") ;
3. Les Leçons du Mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policier") ;
4. Désolations, de David Vann (Gallmeister, "Nature Writing") ;
5. Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes sud, "Actes noirs").
Le jury 2012 était composé des trente-quatre critiques suivants :
Mmes Marie-Caroline Aubert, Christine Ferniot, Catherine Fruchon-Toussaint, Jeanne Guyon, Cécile Lecoultre, Corinne Naidet et Alexandra Schwartzbrod.
MM. Jean-Claude Alizet, Olivier Ancel, Hubert Artus, Bernard Chappuis, Dominique Choquet, Bruno Corty, Bernard Daguerre, Hervé Delouche, Jean-Pierre Dionnet, Christophe Dupuis, François Guérif, Jean-Paul Guéry, Jean-Marc Laherrère, Pierre Lebedel, Claude Le Nocher, Paul Maugendre, Claude Mesplède, Gérard Meudal, Yann Plougastel, Alain Regnault, Georges Rieben, Emmanuel Romer, Jean-Jacques Schléret, Samuel Schwiegelhofer, Jean-Louis Touchant, Julien Védrenne et Jean-Claude Zylberstein.
Liens : La Mort au crépuscule |Les Harmoniques |Le Mur, le Kabyle et le Marin |Nymphéas noirs |L'Honorable société |Le Bloc |Les Fantômes de Belfast |Savages |Désolations |Le Poète de Gaza |Nymphéas noirs |Marin Ledun |William Gay |Marcus Malte |Stuart Neville |Antonin Varenne |Michel Bussi | D.O.A. |Dominique Manotti |Jérôme Leroy |Don Winslow |Thomas H. Cook |David Vann |Marie-Caroline Aubert |Alexandra Schwartzbrod |Christophe Dupuis |François Guérif |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Paul Maugendre |Claude Mesplède |Jean-Claude Zylberstein - 19/01 Association: Polars en Cercle à Lyon (69)
- 14/12 Festival: Quais du polar 2011 - infos supplémentaires
- 06/12 Librairie: Marin Ledun à Casteljaloux (47)
- 02/06 Radio: Avant-goût estival sur les Ondes noires
- 31/05 Auteur: Marin Ledun en signatures
Tout n'est que vanité
Tournon : une ville de taille moyenne, posée au bord du Rhône, évidemment trop tranquille. Une ville sans histoires, du moins sans celles qui s'ébruitent.
Et tout explose.
Cinq suicides en une journée. Les victimes, filles comme garçons, sont âgées de sept à quatorze ans. Mortes de façon déterminée, méthodique, violente : clairement pas des appels au secours qui auraient mal tourné. Et qui pourrait croire à une coïncidence ?
Alexandre Korvine est appelé de Valence pour enquêter sur place, flanqué de Revel, un jeune flic du coin. Korvine connaît Tournon, un peu ; lui aussi y a été adolescent, bien des années auparavant. Face à ces actes incompréhensibles, les suspects habituels sont évoqués, la drogue, Internet, les jeux de rôles. Des boucs émissaires sont vite désignés, l'animateur de MJC adulescent, le pédophile présumé... alors que des personnalités bien plus troubles sont d'office innocentées par les Tournonais. Et le temps presse : d'autres jeunes de Tournon décident à leur tour de mettre fin à leurs jours.
Mais Korvine se heurte à la ville, à ses habitants et surtout au lourd silence qui plane sur l'une comme sur les autres. Tout le monde semble savoir quelque chose, sans pouvoir le mettre en mots... ou sans le vouloir, et ce même parmi les plus désespérés des parents, qui ne font pas grand-chose pour assister Korvine dans l'enquête. Tournon, esprit de ruche, ville hystérique qui préfère laisser ses enfants se tuer plutôt que de parler, cache un secret poisseux, omniprésent.
Cette ville qui prend corps, dérangeante et sombre, est le point fort du roman de Marin Ledun - ainsi que son personnage principal, sa sinistre héroïne. L'enquête est rythmée par les pérégrinations de Korvine de quartier en quartier, le long des avenues, au sein des foyers moyens de cette ville moyenne ; en quelques phrases sèches, le moindre recoin, la moindre rue prend vie, pas de façon lumineuse et éclatante, mais avec une noirceur sublime. Un tour du propriétaire qui marque.
Très réussi aussi, ce point de vue distancié, interloqué sur le monde de l'adolescence dans ce qu'il a de plus trouble. Pas plus tarés que leurs parents, les gosses de Tournon sont des jeunes de province qui s'ennuient, suspendus entre l'enfance et l'âge adulte, à la dérive comme il se doit. Marin Ledun ne prétend pas les expliquer, justifier leur comportement par A + B ; incapable lui aussi de les comprendre, le lecteur les contemple, interdits, et ne peut que les trouver inquiétants, un peu monstrueux. Face à eux, Korvine l'adulte, Korvine le flic est peut-être, effectivement, le seul à pouvoir tendre la main pour les toucher : les jeunes et lui partagent une certaine forme de détachement, un dégoût pour la ville ; comme eux, Korvine a conscience d'être mourant.
La Guerre des vanités est un roman noir, très noir, mais fascinant, servi par une écriture percutante, élégante et directe à la fois. Après des débuts prometteurs au Diable Vauvert, deux reprises de personnages récurrents ("Le Poulpe" chez Baleine et "Mona Cabriole" chez La Tengo), Marin Ledun fait là son entrée dans la "Série noire" - et en beauté.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°40 |Alibis n°36
Récompenses :
Prix Mystère de la Critique 2011
Nominations :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Prix Polar Michel Lebrun 2010
Citation
La ville et l'affaire sont étroitement imbriquées. Pour comprendre la deuxième, il faut connaître chaque élément de la première. Chaque rue, chaque recoin, chaque habitant.