Des carillons quand tu meurs

Lydia disait que son corps n'existait pas. Alena n'avait jamais pu comprendre ça. Elle, elle avait un corps. Son corps aussi, on le profanait, elle le savait bien. Chaque soir, elle faisait le compte du nombre de fois, elle s'allongeait nue sur le lit et elle calculait : douze multiplié par trois cent soixante-cinq multiplié par trois.
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dimanche 28 avril

Contenu

Roman - Policier

Des carillons quand tu meurs

Enquête littéraire - Disparition - Assassinat MAJ vendredi 05 mai 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 26 €

Brian Hugues
Report from Lausanne - 2012
Traduit de l'anglais par Antoinette Maire
Vevey : Hélice Hélas, mai 2023
616 p. ; 19 x 15 cm
ISBN 978-2-940700-31-8
Coll. "Mycélium mi-raisin"

Un thriller en mode silencieux

Lavell est un escroc qui, alors qu'il allait être rattrapé par la justice, est mort sur son yacht qui a pris feu. Mais est-il vraiment mort ? Harry Bines, un ex-commissaire de Scotland Yard, qui avait pourchassé l'escroc, prend sa retraite et part vivre tranquillement à Lausanne. Là-bas, il éprouve l'étrange sentiment d'être parfois suivi. Anscombe, lui, est un rédacteur de journal. Vieillissant, il reste un ami fidèle d'Harry tout en se demandant si son commissaire préféré se repose vraiment ou si sa retraite est un "déguisement" pour essayer de repérer l'escroc qui se serait caché en Suisse. À tout hasard, il reprend contact avec un journaliste qu'il a suivi, mais qui s'est reconverti en écrivain. Ce dernier, Louis, cherche à écrire une histoire des jeux Olympiques. Il est lui aussi à Lausanne, pour profiter des archives du CIO. Anscombe demande à Louis de prendre contact avec Harry afin de voir ce qu'il en est. Plus tard, Louis croisera une jeune femme, puis la mort. Une mort empreinte de suspicions et rattachée à de supposées vilaines moeurs qui lui auraient valu des inimitiés en Helvétie...

Attention, nous vous donnons là des informations que le lecteur découvre par facette à travers les six cents pages du livre, et parfois certaines sont plus déduites que réellement écrites. De toute façon, aucune action n'est racontée de visu, car l'ensemble du roman se déploie derrière des rapports, des lettres, des extraits d'un journal. Il faut imaginer un roman policier comme ceux que publient parfois les éditions de Minuit, c'est-à-dire comme un jeu avec les formes littéraires pour proposer quelque chose d'autre. Ponctué d'anecdotes sur les jeux Olympiques, de détails sur l'écriture, des relations esquissées entre des personnages secrets et qui cachent leurs pensées et sentiments. Au final, on ne saura pas (vraiment) qui a tué Louis, ni si l'escroc est (vraiment) mort. Au détour d'une page, on découvre que les documents envoyés par un personnage ont été volés par des inconnus (mais que parfois circulent de nombreuses photocopies des pages disparues). Il faut apprécier un roman de Jean Echenoz ou de Yves Ravey, étiré sur une grande longueur, avec le même humour discret, et d'accepter d'entrer dans un polar (que certains diront aussi nerveux que l'image qu'ils se font de la Suisse) labyrinthique et ésotérique, littéraire en diable.

Citation

J'aurais dû vous écrire plus tôt, mais j'ai eu différents problèmes ici qui m'ont rendu la vie un peu difficile. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai : plus précisément, ils ont rendu le fait d'écrire des lettres plus difficile. En réalité, je vais bien, je suis en bonne forme et en général je me débrouille assez bien avec mon travail et les frustrations qu'il engendre. C'est en tout cas ce que je crois.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 08 avril 2023
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