CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 6.95
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
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ISBN : 2-253-11292-5
Nombre de pages : 544
Format : 11x18cm
Année de parution : 2001
Titre original : Aftermath
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8 / 10

Beau monstre

Série :

Psychopathologie nord-anglaise

Cela commence par une scène de claustration putride d'à peine deux pages – un prologue ; ce n'est pas encore « l'histoire » qui, elle, débute vraiment au premier chapitre : deux policiers en patrouille sont appelés à intervenir à quatre heures du matin chez les Payne pour une affaire de dispute conjugale. Au lieu d'avoir à séparer deux conjoints en colère, les agents Janet Taylor et Dennis Morrisey découvrent à la cave le cadavre d'une jeune fille. Mrs Payne gît, blessée, et son mari agresse les policiers. Dennis est poignardé à mort et Janet répond en matraquant Terence Payne bien au-delà de ce qu'aurait exigé la stricte « légitime défense ». Une bavure policière s'installe donc d'emblée dans la trame narrative, laquelle, loin d'être simple, fait peu à peu apparaître derrière le conflit conjugal une complexe affaire de disparitions de jeunes filles et de tueur psychopathe sur le compte de qui les enquêteurs se tromperont jusqu'au bout…
Tandis que les investigations progressent à la vitesse grand V, la petite vie du commissariat d'Eastvale est ponctuée d'antagonismes hiérarchiques, et la vie privée d'Alan Banks cafouille : il a divorcé, son ex-femme va épouser un autre homme, ses deux enfants sont désormais loin du nid… et son cœur balance entre le Dr Jenny Fuller et Annie Cabbott.
Avec son prologue qui ne dit presque rien mais contient assez de nuit et de puanteur pour que l'on en déduise qu'il y a là de quoi forger l'âme d'un(e)  psychopathe, cette histoire de tueur en série s'ouvre de manière assez commune – le lecteur se doute que… mais sans être sûr de rien. Les fils de l'intrigue sont cependant déroulés selon un rythme très lent – une lenteur qui jamais ne pèse du fait des divers foyers narratifs savamment entremêlés et des effets d'attente ménagés avec soin pour chacun d'eux, aux moments les plus opportuns. Pas de révélations-coups de théâtre ni de retournements de situations rocambolesques – mais dès lors qu'on a un peu fréquenté l'univers de l'inspecteur Alan Banks, on sait la parcimonie avec laquelle les indices sont distillés, et développés recoupements et déductions – et beaucoup de descriptions : une recette classique maîtrisée ici à la perfection qui permet de suivre l'affaire pendant plus de cinq cents pages sans ennui. L'on regrettera peut-être que le dénouement ait quelque apparence de cliché…

NB – Le roman a paru en grand format chez Albin Michel en mars 2003.

Article initialement paru le 5 octobre 2008
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Dès que la porte se referma en haut des marches, les ténèbres l'enveloppèrent telle une fourrure. Elle les sentait se frotter contre sa peau comme un chat se frotte à vos jambes.
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