Par une nuit de brouillard… et d'ivresse, Rebecca Charters, épouse du pasteur de l'église St Mary d'Eastvale, erre dans le cimetière et butte sur le cadavre d'une adolescente. La jeune fille porte encore l'uniforme de son collège ; une exploration rapide de son cartable révèle aux enquêteurs qu'elle se nomme Deborah Harrison et qu'elle appartient à l'une des familles les plus aisées de la ville. Bonne élève, membre du club d'Échecs de son école… Deborah est-elle vraiment une jeune fille si parfaite que cela ?
Certes, le déroulement de l'enquête suit le cours un peu lent et si agréable auquel nous a habitués Peter Robinson. Mais cette affaire-ci a tout de même quelques relents convenus, tant en ce qui regarde le fond – les inévitables pressions hiérarchiques pour que soient épargnés de pénibles interrogatoires à Sir et Lady Harrison, l'adolescente-brillante-et-riche moins sage qu'il y paraît, etc. – que dans la construction, notamment avec un premier coupable arrêté qui n'est pas le bon (et que l'on mène jusqu'au procès, lequel occupe une très large part dans le roman) et une enquête qui « repart à zéro » exactement deux cents pages avant la fin…
Malgré tout la mécanique romanesque fonctionne à merveille et l'on suit jusqu'à son terme cette histoire plus tragique que sordide – nul doute que le charme puissant du Yorkshire, que Peter Robinson sait si bien transmettre à travers ses descriptions de paysages… et de pubs, y soit pour quelque chose…