La Corse. Brebis et sonnailles, l'été si chaud. Et l'irruption, soudain, de la violence. Fin de l'incipit : un vieil homme agonise. Paris. Raja, notre magistrat à la retraite, reconverti en avocat indolent, reçoit ses clients au fond du rade de la Porte de Vanves. Germaine est au service, tandis que ce vieux soudard de Mau, son complice, besogne une blonde pulpeuse. Goguenard, jusqu'à ce que… dring !, le téléphone lui ramone les oreilles. Son ancien chef, ex de la brigade anti-gang, l'homme mourant de l'incipit, lui confesse qu'avant de dégager il voudrait revoir sa fille Dora. Mau répond aussitôt présent à l'appel. Il y a de l'action dans l'air, ça ne se refuse pas. L'enquête de Mau et de Raja va les mener cette fois dans les milieux de l'art contemporain. Las, les niaisartistes approchés s'emmêlent les pinceaux ou se font dessouder.
D'indice en indice, l'enquête les conduit jusqu'à une belle ordure de vidéaste. Ils mettent la main sur des cassettes pornos exhibant Dora, filmée à son insu, prise au piège d'une guerre mafieuse. Nos deux compères s'arment en conséquence. Sévèrement. C'est que l'ennemi est, cette fois, le grand banditisme. Dora libérée, ils la raccompagnent sur l'île. Las, elle ne reverra pas son père : il s'est éteint. Le roman est suivi d'un court texte émouvant : Toussaint R. En fait, des extraits décryptés des enregistrements audio du commissaire Toussaint Rescamone. Confession poignante, poétique, journal intime émaillé des souvenirs de l'enfance, dont ce fameux jeu du lézard. La tourmente d'un homme que la vie a défait. Comme à son habitude, Max Obione explore avec beaucoup d'enthousiasme toutes les formes de l'écriture romanesque, ses registres les plus divers. Il cherche, quête, invente, creusant, au passage, les thèmes les plus graves : l'amitié, la carrière qui vous anesthésie, la Corse, qui l'habite.