Marin Ledun pour cet épisode des aventures de Mona Cabriole, jeune journaliste, libérée et libertaire, choisit le cinquième arrondissement et ses lieux touristiques, de la rue Mouffetard au Jardin des Plantes, mais aussi ce que l'on voit moins et pour cause : les sous-sols de ce quartier bourgeois.
« En se durcissant d'année en année sous l'impulsion des tenants du sécuritaire et du dogme de la 'tolérance zéro', les nouvelles lois sur l'immigration ont rendu la vie des prétendants à l'émigration de plus en plus hasardeuse. » Ce constat, s'il se situe au beau milieu du récit, est bien le point de départ du roman de Marin Ledun, dans lequel il imagine l'histoire d'une jeune Africaine, Hassia, dont le suicide au début du roman permettra de mettre à jour quelques pratiques interlopes auxquelles s'adonnent certains notables peu scrupuleux.
C'est un cinquième arrondissement clandestin qu'imagine Marin Ledun, un cinquième qui dissimule quelques cadavres dans les caves de ses immeubles cossus, un cinquième à l'apparence tranquille et respectable mais qui laisse couler quelque eau nauséabonde en la Bièvre, cette rivière aujourd'hui enfouie.
Dans le format très court imposé par la collection, Marin Ledun déroule son histoire sans s'embarrasser de fioriture stylistique, ni s'attarder sur ses personnages. Mais en avait-il le temps ou l'espace ? L'objectif imposé est d'occuper un voyageur sur un trajet Paris-Lyon ou sur un Paris Marseille pour ceux dont la lecture est plus lente, laissant peu le loisir de creuser les personnages, obligeant à une résolution rapide de l'énigme. Est-ce là un autre dommage des trains à grande vitesse au-delà du stress causé aux vaches qui paissent en bordure des voies ferrées ?