Suite aux attentats du 11-Septembre, l'Australie s'est alliée avec les USA pour lutter contre le terrorisme et raffermir ses lois en matière de sécurité. Une explosion nucléaire provoquée par des terroristes islamistes a rasé Canberra, et provoqué la mise en place d'un gouvernement d'urgence. Mesures d'urgence, loi martiale, décret de l'Islam hors-la-loi… en quelques mois, le totalitarisme le plus dur est mis en place en Australie : arrestations non justifiées, exécutions multipliées, presse muselée, opposition interdite… Nous sommes en 2010, à la tête du pays règne sans partage Bernard James. Leo, son frère, suite à diverses péripéties, va se trouver parmi les membres d'Australia Underground, un réseau de résistants qui se bat pour un retour à la démocratie. Australia Underground est une grosse épine pour le pouvoir en place qui a décidé d'éradiquer le groupe. Leo va voir sa tête mise à prix. Tous vont devoir fuir à travers ce pays cauchemardesque.
Andrew McGahan s'était illustré dans la même collection avec l'excellent Derniers verres (un des meilleurs polars de 2007). Il récidive avec l'angoissant Australia Underground (angoissant car en général les livres de politique fiction comme celui-ci finissent par voir la réalité les rejoindre). L'histoire est habilement menée, avec une intéressante construction en mosaïque qui accroche le lecteur dès le début, donnant toute sa dimension au livre. Les personnages sont bien campés, l'analyse politique de haute volée et la fin salutaire devrait faire réfléchir certaines personnes aveuglées sur les conditions de la montée en puissance du totalitarisme dans une démocratie.
