1924 à Hanovre en pleine république de Weimar synonyme d'inflation monstrueuse et de crise économique grave. Un homme hante la salle des pas perdus de la gare. Il s'appelle Fritz Haarmann, se prétend commissaire mais n'est qu'un indic parmi d'autres, fripier il vend essentiellement des vêtements de garçon, boucher, des saucisses. Homosexuel notoire, il a d'ailleurs été condamné à neuf mois de prison pour « séduction d'un garçon ». Des voisins se plaignent régulièrement à la police car il fait monter des garçons chez lui. Garçons qui jamais ne réapparaissent. Dans son appartement, on retrouvera tout un attirail de boucherie : hachoirs en tout genre qu'il maniait sur son matelas imprégné de sang humain jouxtant les cloisons trop minces d'un immeuble surpeuplé. Celui que l'on surnomme Le Boucher de Hanovre n'est qu'un vampire (il mordait ses victimes au cou) dégénéré qui a déjà passé une partie de sa vie dans un asile pour idiot. Les militaires l'ont jugé inapte au service pour dégénérescence mentale et l'ont interné. Comment se fait-il alors qu'après s'être évadé, passé un temps en Suisse avant de revenir à Hanovre, il a été utilisé par la police, a même obtenu une carte de « commissaire » et que surtout toutes les plaintes et enquêtes à son encontre n'ont pas abouti ? C'est ce fait sensationnel que Peter Meyer scénarise en plus de nous donner un appareil critique en fin d'ouvrage avec retour sur l'un des pires procès à charge d'Allemagne. On peut se poser des questions sur les motivations de cet homme, Peter Meyer, qui s'était déjà attaqué à Gesche Margarethe Gottfried, l'Ange de Brême, l'année dernière dans L'Empoisonneuse (avec Barbara Yelin au dessin). Ce coup-ci, c'est avec Isabel Kreitz qu'il s'est acoquiné pour un résultat crayonné en noir et blanc impressionnant comme pour mieux faire ressortir la véracité d'un témoignage.
