En 1930, en Ukraine, un petit village redoute l'arrivée des Soviets qui prennent les terres et les hommes… Dans les neiges de l'hiver arrive un inconnu tirant un traîneau sur lequel gisent les cadavres mutilés de deux enfants. Est-il un assassin ? Une bonne partie du village pense que oui et l'inconnu finit lynché. Mais les vengeurs s'aperçoivent de leur erreur lorsqu'une fillette disparaît. Pour Luka, l'ancien soldat vétéran de la guerre de Crimée, c'est le début d'une longue traque…
Il ne faut guère chercher d'exotisme dans cette histoire qui, à part un passage du style Tintin chez les Soviets utilisant les pires clichés sur les Russes ivrognes et violents (du BHL dans le texte), n'est somme toute qu'un western dans un autre décor – ce qui eût été mieux, maintenant qu'un Monsieur Kultur quelconque a décidé que le western littéraire était top-tendance, bien que l'origine anglo-saxonne de l'auteur lui vale sans doute des points de coolitude en moins. L'histoire commence plutôt bien avec une écriture autrement plus travaillée que la moyenne (et une traduction inspirée), mais elle s'enlise vite. D'abord, le tout se prend très au sérieux, comme si l'auteur se prenait pour André Malraux — ce qui est son droit -, mais ce ton pesant finit par lasser dans ce qui est vendu comme un thriller haletant. Ensuite, comme bien des pavetons d'aujourd'hui, il faut remplir de la page, et le délayage finit par se sentir au sein d'une histoire simple où vraiment il ne se passe pas grand-chose. Quant au tueur, lorsque vient (enfin) le moment de l'inévitable affrontement final, il s'avère on ne peut plus générique et ses mobiles sont bien peu développés (le goût de la chasse suffit apparemment à justifier l'injustifiable). On se perd en conjecture sur le titre français choisi, une bonne partie de l'aventure se passant loin du village de Vyriv, celui d'origine (littéralement Le Voleur d'enfants) était autrement plus parlant. En résumé : bof…