Sunset Hall est une maison de retraite un peu particulière. Dirigée par Agnes Sharp, cette maison accueille juste des pensionnaires qui peuvent se débrouiller ou qui se sont choisis pour pouvoir s'aider les uns les autres. Et lorsque l'un d'eux se sent partir, les autres peuvent l'aider à passer de l'autre côté. Au début de ce roman, ils vont récupérer une nouvelle pensionnaire qui les aidera à s'occuper de Hettie, leur tortue fétiche. Mais petit problème : l'une des pensionnaires a été retrouvée abattue dans la remise. Cela pourrait être logique puisque son heure était arrivée, mais l'arme du meurtre a disparu et, quelques minutes plus tard, c'est une voisine de la maison de retraite qui est, à son tour, retrouvée morte d'une balle ! Est-ce un dérapage d'un pensionnaire, victime d'Alzheimer ? À moins que quelqu'un d'autre se mêle de leurs affaires… Lorsqu'une autre dame âgée, dans une maison à quelques mètres, est à son tour retrouvée morte, l'angoisse gagne et les policiers ne sont pas habitués à jongler avec des personnes âgées qui ont des souvenirs défaillants.
Le résumé vous donne déjà une idée de ce que projette ce roman de l'Allemande Leonie Swann. Une sorte de version miss marplenienne de l'intrigue policière avec maison de retraite, suspects cacochymes, décalages sur une tortue et un chien qui peuvent aider à découvrir la vérité, poisons cachés dans les gâteaux qui vont servir aux réunions du club du troisième âge. S'y ajoutent des policiers dépassés, voire martyrisés par les pensionnaires, un petit fils qui va semer la perturbation dans la vie bien huilée des petits vieux, des enquêtes qui prennent leur temps (c'est compliqué des courses poursuites en déambulateurs), des coupables si discrets qu'il est difficile de trouver une solution avant les personnages. Entre une histoire christienne, une pointe d'humour et de distance, et quelques petites meurtres entre amis, nous sommes dans une version policée d'Arsenic et vieilles dentelles qui surfe sur le cosy crime.