Mauvaise surprise pour Gérard Zemb, du Sporting Colmar, le club de football local, lorsqu’il découvre en plein vestiaire le cadavre assassiné d’Éric Meyer, son meilleur joueur. C’est là qu’intervient le capitaine de police Gjurd Hammerschmitt, l’énigmatique alsaco-norvégien. Meyer était une légende locale, Colmarien de souche, issu d’une famille de footballeurs ; celui qui, à vingt-trois ans, avait permis à son club de monter en ligue 2. Qui a pu commettre ce crime avec une telle fureur avant d’aller déposer le cadavre dans les vestiaires ? D’après son épouse, le joueur mutique semblait préoccupé. Peut-être parce qu’il négociait son départ pour des clubs autrement plus importants qui se le disputaient ? Et pourquoi Maëlle Meyer, la sœur du défunt, a-t-elle brutalement disparu ? Chez qui la victime s’est-elle rendu le soir du meurtre ? Et que signifie cette phrase énigmatique prononcée par Meyer : « Aucun père ne devrait avoir le droit de faire ça à son enfant » ?
La collection « Romans Terres de France » continue de souffler le chaud et le froid. Ce roman d’enquête ultra-classique pourrait s’appeler Meurtres à Colmar tant il évoque la bégayante série télévisuelle interminable. Cela dit, le polar, c’est aussi ça, un retour aux sources, qui se mêle au roman de milieu, à la fois footballistique (mais nul besoin d’être accro aux grand-messes du football) et ce microcosme particulier qu’est l’Alsace, même si on échappe à la morne plaine du roman dit régionaliste. La seule différence est son enquêteur particulier qui témoigne de l’influence évidente d’une certaine Fred Vargas, ce qui est loin d’être un reproche. Et pour sortir du syndrome téléfilm, il y a l’écriture de l’auteur, travaillée sans être précieuse, témoignant d’une belle maîtrise pour un premier roman. Le tout limite ses ambitions et donc touche sa cible, même si il aurait davantage trouvé sa place en inédit dans une collection de poche.