Dans un futur proche, les autorités françaises ont décidé de diminuer la criminalité en s’occupant des criminels particuliers d’une manière particulière. Ils sont emmenés sur une île d’où il est impossible de partir et ils doivent se débrouiller entre eux, les autorités délivrant de temps en temps, par hélicoptère, un peu de nourriture et d’eau. Leurs dossiers sont supprimés des références et des systèmes informatiques. Afin de voir comment tout cela se passe, les autorités ont envoyé deux femmes infiltrées pour vérifier les conditions de vie : une gendarme, Joy Morel, et une psychocriminologue, Chloé Mesnil. Ces deux femmes ont pu revenir et ont laissé un rapport assez critique sur la situation. Mais leur couverture sur l’île a été repérée. C’est alors qu’un groupe de quatre personnes parvient à s’emparer d’un hélicoptère de ravitaillement et a revenir en métropole. Un psychopathe particulièrement tordu qui s’amuse à empaler ses victimes, accompagné de deux acolytes, bas de plafond. Quatrième expatriée : une femme qui était enceinte, que l’on a ramené sur le continent pour la faire accoucher et lui prendre son bébé avant de la remettre sur l’île. Tandis que le psychopathe a décidé de parcourir la campagne, en torturant des touristes et des promeneurs pour attirer l’attention, et que la gendarme et la psychologue viennent enquêter, la femme, elle, veut kidnapper un enfant, pour contraindre les autorités à lui redonner le sien. Quand les meurtres horribles commencent à être connus, les deux femmes sont envoyées sur place pour piéger le tueur et ses adjoints. Mais c’est difficile, d’autant plus que les autorités veulent à tout prix que la vérité soit cachée et n’hésiteront pas à sacrifier des pions. Cachés dans une sorte de lande sauvage, les trois tueurs regardent les passants, parmi lesquels des couples étranges – des guides qui accompagnent des jeunes un peu paumés pour les remettre dans le droit chemin. Parmi ces jeunes, il y a peut-être des personnages encore plus dangereux que les tueurs sanguinaires. Tandis que les forces de police tentent de comprendre (difficile car les relevés ADN ne donnent rien puisque tout a été effacé par les autorités), qu’une gendarme est gravement blessée par une voiture, sans doute pour effacer un témoin gênant, les deux femmes veulent retrouver le groupe d’assassins et ramener à la raison la jeune ravisseuse.
Quelques petits rappels permettent de comprendre l’histoire même si l’on n’a pas suivi les aventures de Joy Morel et de Chloé Mesnil surtout dans L’Île des damnés (dont le titre est assez explicite par rapport à notre résumé). Les deux géroïnes reprennent les deux « domaines » d’Angelina Delcroix (le polar et la psychologie des déviants et autres criminels). Toujours est-il que ce roman joue avec efficacité sur nos peurs, sur un tueur particulièrement sauvage (et une dose d’humour puisqu’il se trouve confronté à une jeune « sauvageonne » qui n’a pas peur de lui) ; sur un e,lèvement (ce qui est toujours assez effrayant) ; et sur des autorités qui ne sont pas les dernières à vouloir effacer les preuves de leur forfaiture de manière violente. Principalement axé sur cette traque et ces pièges en pleine campagne, le récit est glaçant, construit comme de l’angoisse pure envoyée en intraveineuse aux lecteurs. Le final, qui est un retour sur l’île, là aussi maintient jusqu’aux dernières pages des moments de terreur. La collection s’appelle « Impact » et l’on comprend bien pourquoi ce titre y a pu trouver sa place. Roman nerveux, toujours à jouer avec les nerfs, La Résurrection du pire est une bonne surprise dans une série qui promettait et maintient ses promesses.