CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 21,00 €
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-38399-236-3
Nombre de pages : 234
Format : 20 X 14 CM
Année de parution : 1996
Titre original : Nobody's Angel
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7 / 10

Taxi de nuit

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Avec Taxi de nuit, Jack Clark nous offre une vision en immersion dans Chicago la nuit au côté d'Eddie Miles, un chauffeur de taxi qui va beaucoup croiser la route de l'inspecteur Haggarty. Un livre écrit en 1996 et qui fait date.

Eddie Miles est un chauffeur de taxi expérimenté à Chicago qui travaille la nuit. Et de l’expérience, il en faut pour respecter le règlement de la Division des véhicules de transport de passagers du Département des Services aux consommateurs de la ville de Chicago sans risquer de perdre la vie. En effet, la nuit la ville est encore plus une jungle urbaine dangereuse avec ses quartiers à éviter (presque tout ce qui n’est pas au centre). Il y a des années qu’Eddie Miles fait ce métier et qu’il croise régulièrement un autre vieux de la vieille en la personne de Lenny le Polack, qui vient de devenir chauffeur indépendant. Mais justement, alors qu’ils ont discuté par voitures interposées et que Lenny affirmait qu’il rentrait chez lui, son véhicule est retrouvé peu de temps après dans la direction opposée. Lenny est mort et l’inspecteur Haggarty mène l’enquête. Eddie Miles est abattu. Déjà qu’il ne peut plus entrer en contact avec son ex-femme et leur fille, qu’il traîne un spleen que sa voisine de palier n’arrive pas à colorer, la mort de Lenny, c’est plus qu’un choc. Alors Eddie Miles laisse ses yeux errer au fil de ses courses. C’est un peu comme ça qu’il tombe sur le corps amoché d’une prostituée noire adolescente alors qu’il joue au vigilante. Pour Haggarty, ce n’est rien qu’une pute de plus qui mourra de toute façon jeune. Pour Eddie Miles c’est plus une catharsis. Quand son véhicule passe devant l’hôpital, il monte la voir. Mais le tueur de chauffeurs de taxi rôde en ville. La paranoïa enfle chez les chauffeurs avec menace de grève. Mais Eddie n’en a cure. Il observe la faune, il ne se laisse pas impressionner par les manies de ses clients étranges, enfin presque aussi étranges les uns que les autres. Et à force de chercher le tueur, il prend le risque de croiser son chemin.

Alors que Jack Clark écrit son roman en 1996, les Chicago Bulls de Michael Jordan gagnent le championnat de Basket NBA : le paradoxe est là. La ville illumine le monde de son aura sportive mythique alors que de l’intérieur elle n’en finit plus de se consumer. Taxi de nuit, c’est la vision nocturne d’une cité à l’abandon avec ses habitants qui migrent à la périphérie au gré de leurs déconvenues et qui laissent des quartiers entiers à l’abandon. Quand on est chauffeur de taxi à Chicago la nuit et que l’on est forcé de s’arrêter à un feu rouge, on vérifie que ses portières sont fermées et qu’il n’y a personne aux alentours. Surtout, on fait en sorte que son enseigne affiche que l’on est sur le retour. Sinon, on peut être traîné en justice. C’est de cette vie nocturne que parle le livre de Jack Clark. Chaque entrée de chapitre propose un extrait du Département des Services aux consommateurs de la ville de Chicago qui ajoute à la froideur du texte. Pour parfaire son histoire, l’auteur y intègre un tueur de chauffeurs de taxi aux motivations floues. Jack Clark n’est pas très tendre avec la ville de l’Illinois. Ni avec ses flics. Pourtant, il fait preuve de beaucoup de sensibilité quand il décrit son protagoniste en fin de course. Il faut dire qu’Eddie Miles c’est beaucoup Jack Clark. Comme lui, l’auteur a été chauffeur de taxi à Chicago pendant plus de trente ans. Son roman, il l’a d’abord publié à compte d’auteur pour le vendre à ses clients avant qu’une maison d’édition s’y intéresse. Stylistiquement (entre autre) très éloigné du Taxi Driver de Richard S. Elman auquel la quatrième de couverture fait référence, il n’en reste pas moins une sombre histoire urbaine au final un peu trop enlevé. Mais une histoire qui reste en mémoire.

Publié le 25 août 2025
Mis à jour le 25 août 2025
Les derniers étages des plus hautes tours avaient été vidés depuis des années, officiellement pour préparer leur rénovation. Mais les travaux n’avaient jamais eu lieu et la nuit, l’endroit avait l’allure inquiétante d’une ville fantôme. Une ville fantôme miniature où des snipers s’installaient dans les appartements abandonnés et tiraient au hasard sur tout ce qui attirait leur attention.
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