Sur la place de la gare de Vevey en Suisse, un coup de feu éclate. Un dealer d’origine africaine s’effondre. Tandis que son frère sanglote, Alexandre qui se trouve sur la place, lui aussi, s’enfuit. Il a peur car il pense qu’il pourrait être soupçonné dans cette affaire. Il trouve refuge chez une vieille dame à qui il va expliquer les bienfaits de Chat GPT (sans la convaincre totalement). Mais cette même vieille dame l’envoie chez une amie à la campagne où il pourra se cacher tranquillement. Alors, Alexandre s’installe et va découvrir que la vieille dame chez qui il loge est une vieille dame indigne. En même temps, nous allons suivre le frère du dealer qui doit parvenir à s’occuper du corps qui a été abattu. Mais cela va l’obliger, afin de pouvoir payer une « avocate », à dealer à son tour et même à coucher avec elle. Et elle lui demandera plus. Et puis, nous découvrirons un policier qui essaie de faire son métier honnêtement et qui enquête sur le meurtre du dealer. Mais les pistes sont nombreuses et tout est difficile pour découvrir la vérité. Peut-être pourra-t-il parvenir à mener à bien son enquête avec une jeune femme Sofia, aide ménagère qui semble amoureuse de lui. D’autres personnages vont entrer dans la danse pour raconter une histoire qui puise son origine dans un passé lointain : trente-huit ans auparavant, le 11 novembre 1985, la police de Fribourg, grâce à des informations d’autres services, met un coup de frein aux derniers membres de la french connection en démantelant le laboratoire d’héroïne des Paccots provoquant des rancunes et des remous dont l’affaire actuelle sera une des ultimes pirouettes.
Emmanuelle Robert propose un roman qui joue à la fois sur une intrigue policière complexe (car les personnages renvoient aussi à une affaire plus ancienne dont ils ont été les protagonistes), sur des liens familiaux distendus et sur une joyeuse amoralité qui ressort de l’ensemble ( il y a des événements atroces dans l’histoire qui passent entre deux scènes plus légères). Servi par un style littéraire intéressant, le roman navigue donc sur différentes strates, ne se laisse pas lire facilement, car parfois on se perd (l’auteure nous égare de façon voulue) dans les différentes branches de l’histoire et les rapports avec le passé, mais tout cela est rendu de manière intelligente et le lecteur reste accroché pour en savoir plus et découvrir in fine toutes les ramifications d’une intrigue menée de main de maître.
