Tentant d’échapper à un harceleur, une jeune joggeuse du bois de Vincennes fait ce que l’on appelle une découverte macabre… La victime égorgée est vite identifiée : il s’agit de Ludivine Ventadour, directrice des éditions du Tambour, entreprise familiale depuis trente ans. Autant dire que nombreux sont ceux à lui tenir rancune pour diverses raisons… Le commandant Palmieri et le capitaine Lévêque commencent leur enquête qui s’annonce difficile, notamment à cause du caractère emporté de la victime, qu’elle infligeait tant aux employés qu’aux auteurs. Et elle était sûre d’hériter de son père une maison d’édition florissante, ce qui peut engendrer bien des jalousies. D’un autre côté, son mariage de convention battait de l’aile, mais son mari a un alibi en béton. Faut-il chercher du côté de Sébastien Dorléac, un auteur de romans vulgaires mais à succès et amant de l’éditrice ? De sa sœur Alice, noyée dans les paradis artificiels qui prétend que sa sœur a été son bourreau — alors que d’autres indices donnent à penser le contraire ? Ou de son frère Conrad, apparemment indifférent ? D’autant qu’André Ventadour va devoir trouver une remplaçante à Ludivine à la tête de la maison d’édition. Ou bien faut-il enfin chercher du côté d’un auteur spolié qui a fait un scandale dans les locaux du Tambour ? Qui manipule qui ?
Le genre policier a ses bases : un meurtre, une enquête. Les fondements mêmes du genre depuis Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Jules Maigret. Auquel cas, il est facile de tomber dans le syndrome téléfilm du samedi soir comme l’inoxydable série des « Meurtres à… ». Ici, l’auteur, Nicky Valdo, suit la structure classique du marabout-d’ficelle (qui a fait ses preuves) et évite ce syndrome téléfilm par son atout majeur : un véritable ton enjoué au service d’une intrigue qui a l’avantage de ne pas s’éterniser et s’avère menée tambour (!) battant. De plus, il parvient à éviter les habituels clichés sur le monde de l’édition. Cerise sur le gâteau, pour une fois, la résolution est tout à fait satisfaisante. Si vous regrettez la grande époque des « Masque » période jaune ou de « Spécial Police », lorsque le polar était encore un « mauvais genre » pour insomniaques et ferroviaires, vous pouvez y aller sans crainte.