Lagos, Nigeria. Dawodu, surnommé « l’Évêque » car il est le grand maître de l’Église de la Grâce, une congrégation pentecôtiste florissante, est en train de prononcer son sermon lorsqu’il est arrêté par la police. En effet, sa femme a disparu et il est soupçonné de l’avoir assassinée. C’est du moins ce que laisse entendre le coup de téléphone anonyme reçu par les services de police. Pour le faire disculper, les autorités de l’Église engagent Philip Taiwo, criminologue nigérian qui a longtemps vécu aux États-Unis et est revenu au pays par désir de refonder son africanité. Il faut retrouver l’épouse qui s’est sûrement cachée pour jeter le discrédit sur son mari. Le criminologue commence son enquête, au grand dam des forces de police trop heureuses d’avoir un coupable tout trouvé. Peu à peu Philip Taiwo va découvrir les secrets de l’Église, des secrets qui pourraient expliquer la disparition de l’épouse, une épouse pas si nette que cela. Lorsque l’Évêque est libéré faute de preuves, mais que l’on retrouve le cadavre de l’épouse, les choses se compliquent encore.
Femi Kayode nous propose une enquête très classique où le personnage central, chargé de prouver l’innocence d’un suspect, découvre dans la foulée de nombreux éléments prouvant qu’il est impliqué dans plein d’actions douteuses, mais pas forcément dans le meurtre de son épouse. En arrière-plan se lisent les exactions d’une institution religieuse qui joue autant avec la crédulité des fidèles qu’avec les méandres de la loi, une description aiguë de la corruption au Nigeria, le tout étoffé d’informations intéressantes sur la vie quotidienne, à travers le regard d’expatriés revenus dans leur pays d’origine. Le Diable est un menteur se révèle une évocation intelligente d’un pays à travers une enquête aux rebondissements habiles et bien amenés.