Nous retrouvons nos espionnes suisses au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Septembre 1943. Avec l’assistance d’officiers anglais, elles assurent à la fois une alternative à la neutralité suisse en aidant les Alliés et en coordonnant les actions qui touchent la Savoie et l’Alsace, régions frontalières particulièrement surveillées. Elles vont être ici confrontées à plusieurs missions : tout d’abord, on vient de retrouver un cadavre dans le lac de Genève et il semble bien que ce soit un banquier discret, qui voguait sous les radars mais qui était utilisé pour financer et redistribuer l’argent des missions de résistance. Les espionnes vont donc enquêter afin de savoir si ce meurtre est ciblé et s’il s’agit d’agents allemands travaillant en Suisse ou bien de nazis helvètes qui pactiseraient avec le régime hitlérien. En même temps, des missions pour ravitailler et sécuriser les réseaux alpins et savoyards sont mises en place et contrôlées. Des traîtres fournissent parfois des informations sur l’arrivée potentielle d’avions alliés, c’est-à-dire de fournisseurs d’armes, de radios et d’hommes. En parallèle, le réseau des espionnes est ennuyé, fortement ennuyé, car le frère d’une des membres qui connaissait des secrets importants vient d’être fait prisonnier en Alsace et a été placé au camp du Struthof. Tout a été observé et vérifié, mais il serait extrêmement difficile de faire libérer un prisonnier, voire pire de tenter une évasion. Que faire ?
Mark Zellweger est lui-même un homme qui a travaillé dans le cadre des services spéciaux suisses, connait les techniques et a sans doute été puiser dans les archives de la guerre. Toujours est-il que son intrigue est éclatée entre les différents protagonistes, les différentes missions, ce qui fait que l’on suit des intrigues en parallèle, certaines s’avérant être la continuité logique des épisodes précédents de sa série, d’autres présentant de nouveaux rebondissements, un peu à la manière des soaps operas – ce qui n’enlève rien à la qualité potentielle des choses. Le texte brasse donc les diverses couches de la société, les différents lieux de friction, présente le côté particulier de la Suisse, qui officiellement est neutre et qui, donc, essaie de donner des gages à l’ensemble des parties prenantes, dans une ambiance très réaliste et vivante.