Contre Dieu

Une langue noire et épaisse se glissa entre ses lèvres, fourchue comme celle d'un serpent. L'appendice darda l'air de petits mouvements saccadés, puis s'allongea encore, se rapprochant de son visage.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

Contre Dieu

Social - Faits divers MAJ mardi 12 avril 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 11 €

Patrick Senécal
Montréal : Coups de tête, janvier 2011
108 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-923603-83-4

Poing à la ligne

Véritable star au Canada, Patrick Sénécal est un quasi inconnu en France alors que ses livres se vendent à des centaines de milliers d'exemplaires. Contre Dieu est sa onzième contribution littéraire. Mais il est difficile de classifier cet ouvrage de cent huit pages. À la frontière entre la nouvelle et le roman, il est un pari insensé de l'auteur, un pari haletant. Une fois sa respiration prise, on ne referme cet ovni livresque qu'après avoir atteint la dernière page. Car si on ne lâche pas un livre en plein milieu d'une phrase, on ne peut pas lâcher celui-ci. C'est d'ailleurs une des raisons qui nous laisse complètement éreinté et à bout de souffle à la fin de notre lecture. Construit sur une seule phrase, ponctuée de virgules, de "et" et de "mais", on ne rencontre le point qu'au terme du récit. Je parle du point de ponctuation, parce que le poing, à l'instar du protagoniste principal, on se le prend en pleine face tout du long. Ça commence avec l'annonce du décès de sa femme, sa fille et son fils dans un tragique accident de voiture. Ses points de repères disparus, il entame une longue descente aux enfers, enchaîne les pétages de plombs, reniant tout et tout le monde, ne trouvant plus aucun sens à la vie. Patrick Sénécal nous trace la voie suivie par un homme qui a perdu toute valeur morale et nous fait nous poser cette question : Et moi ? Comment réagirais-je si je venais à perdre tout ce à quoi je tiens ?


On en parle : Alibis n°38 |Alibis n°37

Citation

Quand on te montre le corps de Judith, toute ta fébrilité se dissout, devient vaines volutes amères qui s'éparpillent dans l'univers, et quand tu reconnais Béatrice tu te remets à pleurer...

Rédacteur: Fabien Hérisson dimanche 10 avril 2011
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