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Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Gérard de Chergé
Paris : Le Masque, avril 2011
282 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3582-3
Coll. "Agatha Christie", 2
Actualités
- 08/11 Édition: Parutions de la semaine - 8 novembre
- 13/07 Presse: Les Petits polars du Monde 2012
Depuis plus d'une décennie, Le Monde profite de l'été pour mettre la nouvelle policière à l'honneur. Les années se suivent et se ressemblent. Nombre des auteurs présents cette année, ont déjà eu l'occasion de collaborer avec le quotidien. Et c'est bien là l'un des deux reproches que l'on s'empressera de faire. Entendons-nous bien : on adore Jean-Bernard Pouy, Marc Villard, Didier Daeninckx, Michel Quint, Tito Topin et Pierre Pelot, mais on aimerait que d'autres viennent prendre non pas leur place à tous, mais nous conforter dans l'idée qu'il y a des générations de talent qui leur ont succédé. En irait-il de la littérature policière comme de la politique ? L'autre reproche, que l'on fait aussi en politique, est qu'il y a très peu d'auteurs femmes dans cette sélection. Quatre. Chantal Pelletier, Dominique Sylvain, Sylvie Granotier et Alexandra Schwartzbrod. Bien peu au regard de leur nombre dans la littérature française. Il n'en demeure pas moins que tout ce qui promeut la littérature est bon à prendre. Tenez, par exemple, un auteur détonne dans cette sélection. Quelle drôle d'idée d'avoir demandé à un auteur de gros thrillers de s'essayer à la forme courte. Le Monde victime du succès de Franck Thilliez ? Attendons de voir avant de juger, mais sa présence au moins intrigue. Et c'est bien là qu'il faudra chercher la "surprise de l'été" du Monde...
Les 13 Petits polars :
1. "Les Négatifs de la Canebière", de Didier Daeninckx. illustré par Loustal
Nice, 1944. On a retrouvé la Bugatti d'Émile Galande au fond de la rivière avec, à son bord, la belle Chloé Valmierini. Noyée. Même si le médecin légiste privilégie l'accident, un procès a lieu, Émile est reconnu coupable d'assassinat. Mais la Libération est en marche et tandis que les miliciens et leurs amis de la Gestapo évacuent la cité, Émile retrouve espoir. Jusqu'au jour où, à Marseille, sur la Canebière, un braquage qui tourne mal vient changer la donne.
2. "Ce crétin de Stendhal", de Jean-Bernard Pouy, illustré par François Avril
Dans un brouillard à couper au couteau, Marcel attend le tonton Pierrot à la petite gare de Rosporden, en Bretagne. Telle une apparition, l'oncle débarque, appuyé sur son déambulateur. Au bout du rouleau, mais porté par un sérieux désir de vengeance, il n'est pas venu voir Marcel par hasard. Mais que vient donc faire Stendhal dans cette histoire pleine de fureur ? Il en tire la morale, aussi tranchante qu'une décharge de mitraille : SFCDT.
3. "Tessa", de Marc Villard, illustré par Max Cabanes
Un braquage qui tourne mal, et voilà Fly, blessé à l'épaule, et seul dans les rues de Villeneuve-lès-Avignon. Recherché par les gendarmes, il finit par trouver refuge dans la maison de Tessa, une jeune photographe qui vit seule. Planqué dans un débarras, il ne peut s'empêcher d'épier ses gestes, sa vie. Quitte à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Jusqu'au jour où elle ouvre la porte du placard.
4. "Parfums d'été", de Dominique Sylvain, illustré par Lorenzo Mattotti
Garance rêvait d'être nez pour créer des parfums affolants. Elle est devenue détective privée par défaut mais conserve un talent particulier pour "sentir" les enquêtes, aussi nauséabondes soient-elles. Une filature, apparemment paisible, s'achève en crime et course-poursuite. Et si le fuyard n'était pas l'assassin ? Garance est toujours du côté des innocents. Surtout lorsqu'ils ne manquent pas de charme et dégagent un parfum de réglisse qui donne le vertige.
5. Famille nucléaire - Caryl Férey. Illustration, Jean-Christophe Chauzy
Pour fêter les noces d'or des grands-parents, tous les Duguay-Morvan sont réunis au manoir de Kérangal. Il ne reste plus grand-chose de la fortune familiale déjà pillée par les enfants. Sauf les bouteilles de calva hors d'âge qu'Édouard, le patriarche, a l'intention de léguer à un seul de ses héritiers. Mais qui va empocher le magot ? Une version singulièrement explosive des Dix petits nègres, au cœur de la Bretagne.
6. "Momo", d'Alexandra Schwartzbrod, illustré par Miles Hyman
Larissa a quitté les quartiers nord de Marseille pour un bon job à Paris. Pourtant, quand elle entend le message de Momo, son jeune frère, elle n'hésite pas à voler à son secours. Le garçon a vraiment le don de se mettre dans de sales histoires. Mais, entre eux, le lien est fusionnel. Guerre des gangs, trafics d'armes ou policiers en planque : rien ne peut arrêter la jeune femme quand il s'agit de la famille.
7. "Crise de nerfs", de Chantal Pelletier, illustré par François Avril
Août 1962. Marilyn Monroe vient de mourir. Au camping de Saint-Laurent-du-Var, on écoute Sylvie Vartan et Charles Aznavour en sirotant le premier pastis des vacances. Les couples se retrouvent à leur place attitrée. Il y a Jacques et Françoise, sa trop jolie femme, et leurs voisins, Charles, le genre grand costaud et Élisabeth, jamais la dernière pour l'apéritif. Les enfants filent à la plage quand, soudain, un coup de feu du côté des sanitaires transforme le camping en scène de crime.
8. "Le Grand Voyage", de Franck Thilliez, illustré par Jean-Philippe Peyraud
La croisière de douze jours s'annonce idyllique. Gilda et son fils Jérémy regardent joyeusement le quai s'éloigner avant de regagner leur cabine. À cet instant, personne ne prête attention au rouge-gorge qui s'est laissé piéger dans la cale. Mais, plus tard, quand le paquebot stoppe en pleine nuit, que les voyageurs ressentent les premiers malaises, le voyage de rêve risque bien de tourner au cauchemar.
9. "Triste comme un enfant", de Michel Quint, illustré par Miles Hyman
Écrivain à succès, Stanislas Carpentier s'est spécialisé dans les romans historiques et traîne une réputation de plagiaire et d'usurpateur de la culture. Le coup de téléphone d'une femme inconnue va bouleverser sa vie et ses certitudes. Mais pourquoi accepte-t-il d'aider cette Iulia dont il ignore tout ? En se jetant dans la gueule du loup, Stanislas refuse enfin de tricher avec les autres et, surtout, avec lui-même.
10. "Un été 22", de Tito Topin, illustré par Max Cabanes
Je suis détective-généalogiste. Un métier plutôt tranquille, jusqu'au jour où débarque Charity avec ses jambes interminables et ses lèvres humides. Elle veut connaître la vérité sur la mort de Percy Bysshe Shelley, le poète mort par noyade un certain été 1922. Pour cent dix-sept euros par jour et les beaux yeux de cette escort girl peu farouche, me voilà prêt à tout. Même à fouiller dans les histoires de famille les plus sordides et retrouver le fantôme d'un certain docteur Frankenstein.
11. "Les Indiens", de Marcus Malte, illustré par Jean-Philippe Peyraud
Lila avait un bon plan : il suffisait de braquer le bijoutier et, à eux trois, la grande vie. Fini la prison pour José et Damien. Fini les visites au parloir pour Lila et le hurlement des sirènes de police qui donnent des cauchemars. Demain, ils partiraient voir les Indiens d'Amazonie et sauver leurs forêts. Encore une idée de Lila. Mais, pour elle, ils étaient vraiment prêts à tout.
12. "Le Temps égaré", de Sylvie Granotier, illustré par Loustal
Michel a eu tort : il a lu le journal intime de Marianne. L'objet traînait sur la table de la cuisine et la tentation était trop forte. Quand il découvre que cette fille dont il est follement amoureux le trompe depuis plusieurs semaines, qu'elle est attirée par un autre homme et veut le quitter, il ne lui reste qu'une chose à faire. Définitive. Dans cinq semaines, se promet-il, Marianne sera morte.
13. "Roman de gare", de Pierre Pelot, illustré par Jean-Christophe Chauzy
Il ne faut pas le pousser à bout. Tranquillement assis à regarder les gens, au buffet de la gare, il n'a l'air de rien. En revanche, il est sûr d'avoir un pouvoir sur les autres : d'un regard, il peut faire disparaître un homme détesté, une femme insupportable. Jusqu'au jour où la réalité dépasse sa rêverie. Dans la foule, il croit bien reconnaître un visage : celle-là, il ne la laissera pas partir sans rien faire.
Les 13 nouvelles sont en vente à l'unité avec le quotidien chaque jeudi (rappelons que le quotidien daté du vendredi parait à Paris le jeudi à partir de 15 heures) au prix de 2 € auquel il faut rajouter les 1 € 60 du journal. L'opération se déroule du 13 juillet au 5 octobre. Vous avez cependant la possibilité de recevoir le coffret de ces treize nouvelles inédites toutes illustrées par un dessinateur chevronné au prix de 29 € 50 (frais de port inclus). Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit d'aller sur :
La boutique du Monde.
Cette dépêche ne serait être complète si elle ne mentionnait le partenariat entrepris avec la SNCF, qui diffusera dans ses trains et dans les gares les fameux booklets...
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L'ancêtre de la télé-réalité
En 1939 parait Dix petits nègres assurément l'un des meilleurs romans d'Agatha Christie. Les éditions du Masque, en cette année 2011, leur offrent un lifting avec une nouvelle traduction de Gérard de Chergé. Fort heureusement, le titre reste inchangé, et échappe à la morale bien pensante qui veut qu'outre-Manche il se nomme dorénavant Et il n'en resta plus qu'un.
Dans cet ouvrage pas de Hercule Poirot, pas de miss Marple, mais un puissant huis-clos sur une île coupée du monde l'espace d'un long week-end. Le point de départ de l'intrigue est simplissime : dix individus d'origines diverses se retrouvent dans un riche manoir à l'invitation d'A. N. O'Nyme. Les invités hormis un couple ne se connaissent pas. Et ils vont très vite se rendre compte qu'ils ne verront jamais leur gracieux hôte. Une voix issue d'un gramophone les accuse tous d'avoir commis à un instant de leur vie le crime parfait. Faute d'avoir pu rendre des comptes face à la justice des hommes, ils devront s'en rendre à la justice d'un homme. Suivant un scénario bien ficelé à partir d'une comptine enfantine, le meurtrier qui s'est approprié le droit divin va un à un les éliminer. Pour les protagonistes de ce massacre annoncé, il ne fait aucun doute que l'assassin est l'un d'entre eux. Mais lequel ? À mesure que le nombre de victimes s'accroit, le nombre de suspects diminue... Dans un final dont elle a le secret, Agatha Christie nous confie le nom du coupable et ses motivations, pour que nous ne nous retrouvions pas justement confrontés à un décimage en règle parfait.
Une île coupée du monde avec dix individus. Une voix posée sur un gramophone qui explique les règles du jeu. Un individu qui se cache derrière une fausse identité très vite dévoilée. Dix protagonistes qui ont un terrible secret. Un juge qui se charge de recueillir les confessions des uns et des ordres. Chaque jour un scénario qui s'établit. Des affinités qui se font et se défont au hasard des tensions créées par l'isolement. Des chaises longues dans lesquelles on se repose à l'écart des autres. Un échiquier que tout le monde regarde avant de regagner sa chambre. Cela ne vous rappelle rien ? Soixante ans avant son apparition, Agatha Christie avait élaboré les principales règles qui feraient le succès de la télé-réalité...
Citation
Je le répète, j'ai l'intime conviction que des sept personnes assemblées dans cette pièce, l'une est un criminel dangereux, probablement un aliéné.