L'Heure des loups

Calme-toi. Je ne t'aurais pas amené jusqu'ici si je pensais que tu courais un danger. J'ai grandi avec ces gens. S'il doit arriver quelque chose, c'est sur moi que ça tombera.
Brian Panowich - Bull Mountain
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

L'Heure des loups

Historique - Assassinat MAJ samedi 13 août 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Shane Stevens
The Anvil Chorus - 1985
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Édith Ochs
Paris : Sonatine, février 2011
500 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-060-9

Pavé hors des temps

Le plus grave tort de ce roman écrit en 1985 est sa parution tardive, d'autant que l'action est elle-même est située en 1975. Car l'enquête — un faux suicide menant sur la trace d'un insaisissable tueur nazi du nom de Boch, plus ou moins lié au trésor de guerre d'Hitler — fait bien vieillote et aurait pu donner un "San Antonio" de la grande époque ; de même, la traque d'un tueur omniprésent bien qu'on ne le voie jamais évoque le légendaire La Mémoire dans la peau de Robert Ludlum. Mais il faut bien remplir ces cinq cents pages bien tassés à travers une enquête en forme de marabout d'ficelle, progressant en dialogues - lorsque l'auteur ne cède pas au diction de Dashiell Hammett : "Lorsque vous ne savez plus quoi écrire, faites entrer deux hommes armés de revolvers" ; d'ailleurs ce trésor insaisissable n'est pas sans rappeler un certain faucon -, et en évocation de l'idéologie mortifère des nazis, l'ensemble n'évite pas les redondances jusqu'à un finale interminable comme dans Les 39 marches, de John Buchan.

Mais l'intérêt de L'Heure des loups est ailleurs. Il faut aller fouiller dans cette fresque de collusions et de trahisons typique de l'espionnage post-John Le Carré ; ensuite il faut observer ce personnage en proie à son obsession, tourmenté par son ascendance - il est juif français, descendant de Dreyfus (!), et il se découvre même des origines allemandes -, ballotté de partout, aux points de vue de plus en plus surréalistes au point d'en faire un frère de cœur de "L'Œil", le héros lunaire de l'inoubliable Mortelle randonnée, de Marc Behm.

Reste un roman un brin bancal qui a tendance à craquer sous son propre poids, mais qui possède ses moments de fulgurance. Qu'en aurait-on pensé en le lisant à l'époque ? Pour la petite histoire, Shane Stevens rejoint Bernard Traven au panthéon des auteurs-mystères dont on ignore tout : sorti de l'anonymat par Stephen King, qui lui voua son admiration au point de mettre un clin d'œil à son personnage d'Alexis Machine dans La Part des ténèbres, si bien que l'on a longtemps prétendu que Stevens était un pseudonyme de King lui-même...

Citation

Tel Antée, fils de Poséidon et de la terre mère, César se relevait plus fort chaque fois que les coups le jetaient à terre.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 12 août 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page