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Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Arles : Actes Sud, janvier 2012
352 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-00225-1
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/05 Librairie: Barcelone : Signature de Víctor del Árbol à Negra y Criminal
- 29/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
- 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
Les adhérents de l'association 813, les Amis des littératures policières, ont eu à s'exprimer afin de définir les sélections des Trophées. Les nommés tant en romans et nouvelles francophones qu'en étrangers confirment une tendance relevée cette année avec quelques intrusions bienvenues (Alix Deniger, Christian Roux, Deon Meyer & Benjamin Whitmer). L'on a beaucoup parlé de Paul Colize, Jérémie Guez, Karim Miské et olivier Truc ; Victor del Árbol et Donald Ray Pollock ont déjà trusté nombre de prix. L'ensemble est de haute tenue et semble laisser poindre une nouvelle génération d'auteurs - surtout en ce qui concerne les romanciers francophones - rappelons que Paul Colize est belge. L'on regrettera cependant l'absence de romancières. Le Trophée Maurice Renault, s'il est censé récompenser avant tout un essai, offre la part belle aux blogs et à notre site. Nous ne saurions cependant conseiller aux adhérents de privilégier La Tête en noir, plus vieux fanzine du genre, ou L'Indic, revue de l'association Fondu au noir, tant le Trophée nous parait plus devoir promouvoir une œuvre imprimée et non virtuelle. Mais cet avis n'engage que nous. Enfin, la sélection du renaissant Trophée de la bande dessinée promet. Les amateurs de bandes dessinées graphiques sont servis entre Blaste, troisième du nom, Castilla Drive, Pizza Road Trip et Zone blanche. Ces Trophées s'annoncent prometteurs avec des choix hitchcockiens. Les adhérents ont jusqu'au samedi 20 octobre pour faire leur choix !
Trophée du roman francophone ou recueil de nouvelles :
- Back up, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
- I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire") ;
- Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
- L'Homme à la bombe, de Christian Roux (Rivages, "Noir") ;
- Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir").
Trophée Michèle Witta du roman étranger ou recueil de nouvelles :
- La Tristesse du samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- À la trace, de Deon Meyer (Le Seuil, "Policiers") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").
Trophée Maurice Renault (essai, article de presse, magazine...) :
- L'Indic, revue de l'association Fondu au noir ;
- La Tête en noir, fanzine dirigé par Jean-Paul Guéry ;
- Action suspense, blog de Claude Le Nocher ;
- Actu du noir, blog de Jean-Marc Laherrère ;
- k-libre, site dirigé par Julien Védrenne.
Trophée bande dessinée :
- Blast. 3, La Tête la première, de Larcenet (Dargaud) ;
- Castilla Drive, d'Anthony Pastor (Actes sud, "L'An2") ;
- La Peau de l'ours, de Zidrou & Oriol (Dargaud) ;
- Pizza Road Trip, d'El Diablo & Cha (Ankama) ;
- Zone blanche, de Jean-Claude Denis (Futuropolis).
Liens : Back up |I cursini |Balancé dans les cordes |Arab jazz |L'Homme à la bombe |Le Dernier Lapon |À la trace |Le Diable, tout le temps |Pike |Castilla Drive |Zone blanche |Paul Colize |Alix Deniger |Jérémie Guez |Karim Miské |Christian Roux |Olivier Truc |Deon Meyer |Donald Ray Pollock |Benjamin Whitmer |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Manu Larcenet |Anthony Pastor - 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Quand les actes de nos pères...
De l'Espagne de la Seconde Guerre mondiale aux années 1980, une saga sanglante qui marque deux générations par la transmission héréditaire des conséquences d'un crime. Un premier roman intense et noir d'un auteur prometteur.
Maria se meurt dans une chambre d'hôpital, en ce mois de mai 1981. Elle est suspectée de plusieurs meurtres et d'avoir facilité une évasion. Aux Informations télévisées, qu'elle regarde distraitement, un journaliste parle des putschistes de février. Maria ressort la photo d'Isabel Mola, point de départ de l'histoire.
En décembre 1941, Isabel attend le train pour fuir au Portugal avec Andrès, son jeune fils. Elle ne partira jamais, rattrapée par son ex-amant. Son fils retourne chez son père attiré par la promesse d'un véritable katana.
Maria vivote dans son cabinet d'avocate. Elle a quitté son mari et hésite à vivre avec Greta, sa collègue. Le procès et la condamnation du lieutenant César Alcalá, accusé de meurtre, va les propulser et leur apporter la notoriété. Les affaires fructueuses affluent alors. Son aisance financière lui permet de faire soigner son père, cancéreux, à son domicile qu'il ne veut pas quitter.
Mais cette condamnation enclenche toute une série de contrecoups, d'assassinats, de manœuvres et de menaces, orchestrées par Publio, pour étouffer les conséquences de l'assassinat d'Isabel Mola, en 1941. Celle-ci était l'épouse d'un haut responsable de la Phalange, le bras armé de Franco. Maria est loin de se douter à quel point elle est liée à ce drame !
L'auteur s'appuie, pour construire son thriller, sur le principe que les enfants paient pour les crimes des parents. Il crée un univers truffé d'intrigues, de trahisons, de stratagèmes et de mensonges où la torture et le meurtre sont monnaie courante. Il use aussi du silence, comme arme ou comme un moyen de survie, pour masquer le remords, voire la honte des actes commis à une époque. Il dote ses personnages de sentiments exacerbés tels que l'amour, la haine, l'ambition. Il utilise, comme cadre de son intrigue, les zones d'ombre de la période franquiste et le putsch de février 1981.
Le romancier explore, alors, les conséquences d'un drame sur les acteurs et sur leurs descendants et les capacités de personnes portées par des sentiments très forts.
Victor del Árbol met en scène, également, des personnages projetés dans des situations qu'ils n'ont pas voulues, leur seule faute étant de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Et de cette minute découle toute une vie bouleversée de façon tragique.
L'auteur instille, tout au long de son récit, un climat délétère, fait de peur, d'angoisse, de solitude, de souffrances physiques comme la torture et de souffrances morales comme la responsabilité de perte d'un être cher. Il illustre les conséquences des actes sur les générations futures.
Il articule une intrigue touffue et trouble, aux ramifications multiples liant les membres d'un microcosme. Il mène, de main de maître, une histoire où chaque révélation apporte son flot de questions, dévoile au compte-goutte les liens, les rapports entre les antagonistes. De plus, il joue sur deux périodes, éloignées d'une quarantaine d'années, avec des acteurs de 1941 bien différents de ceux de 1980.
Il construit, avec le personnage de Publio, qui trempe dans tous les événements, une âme damnée au service d'une ambition, puis un artisan de sa propre fortune, un être sans scrupules, un "magnifique méchant".
Si vous êtes dépressif, même légèrement, je vous conseille d'aborder ce livre avec précautions car il ne présente pas une image gratifiante de l'humanité souffrante.
La Tristesse du Samouraï est une livre sombre, âpre, écrit au couteau, avec des situations, des personnages qui vous hantent longtemps après avoir refermé le roman.
On en parle : Alibis n°43
Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013
Prix SNCF du polar/Roman 2013
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2013
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Le pouvoir, la vengeance et la haine étaient plus forts que tout, et les hommes étaient capables de tuer ceux qu'ils aimaient et d'embrasser ceux qu'ils haïssaient, si cela pouvait les aider à réaliser leurs ambitions.