Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
232 p. ; 19 x 14 cm
ISBN 978-2-35461-021-0
Actualités
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
Lors de l'inauguration de la 9e édition du Festival du Polar de Villeneuve lez Avignon, le samedi 5 octobre prochain, sera décerné le Prix des lecteurs. Mais la sélection est déjà connue, d'extrême qualité, avec des orientations diverses.
À l'exception des romans de Tina Uebel et Pétros Márkaris (parrain de l'édition), elle met en avant des auteurs français plutôt orientés noir comme Anne Rambach et Jérémie Guez où qui vont puiser dans l'Histoire, qu'elle soit ancienne, comme Olivier-Barde-Cabuçon, ou contemporaine, comme Gildas Girodeau.
Gageons que pour le réseau de lecteurs du festival, le choix sera ardu.
Sélection 2013 :
- Liquidation à la grecque, de Pétros Márkaris (Le Seuil, "Policier") ;
- Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- La Vérité sur Frankie, de Tina Uebel (Ombres noires) ;
- Ravage, d'Anne Rambach (Rivages, "Thriller") ;
- Messe noire, d'Olivier Barde-Cabuçon (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable).
Liens : Liquidations à la grecque |La Vérité sur Frankie |Ravages |La Paix plus que la vérité |Messe noire |Pétros Márkaris |Jérémie Guez |Tina Uebel |Anne Rambach |Gildas Girodeau |Festival du polar de Villeneuve lez Avignon - 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
- 22/03 Édition: Parutions de la semaine - 22 mars
- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 08/03 Librairie: Jérémie Guez à Nantes (44)
Knock out poisseux
Il existe une tradition rare dans le roman noir français, symbolisée par une collection disparue qui s'intitulait "La Poisse". Plus lumineuse aux États-Unis, à travers les romans de David Goodis, elle n'avait vu en France que l'éclat d'André Héléna, bien oublié aujourd'hui sauf des amateurs du genre.
L'année dernière, avec Paris la nuit, chroniqué en ces murs, Jérémie Guez nous avait offert un texte qui renouait avec ce genre. Il récidive ici avec la trajectoire sensible et maitrisée, sans pathos, mais avec plein d'émotion - tout le contraire des téléfilms vulgaires dont on nous abreuve régulièrement -, d'un personnage lambda.
Tony, le narrateur, est un jeune homme perdu. Père absent, il vit avec sa mère qui oscille entre des amants passagers et la drogue qu'elle consomme ou revend. Seul point d'accroche, son oncle qui le fait travailler dans son garage et lui offre une échappatoire : la boxe. Tony s'entraine, perd de vue Moussa, l'un de ses rares amis devenu un des caïds locaux, et s'affirme comme une valeur montante de son sport. Jusqu'au jour où sa mère est battue par un "client", qu'il veut la venger, et que la seule solution est de "travailler" pour le parrain régional.
Entre la dureté de la situation, le déterminisme des personnages, les possibilités de s'en sortir qui se voient continuellement bloquées par des bifurcations de vie, le "héros" ne peut que foncer vers un destin décidé d'avance, sans se plaindre.
Jérémie Guez rend avec justesse l'itinéraire de Tony, entre débrouilles et obligations. Il rend également finement compte du parcours, servi par le jeu d'un monologue intérieur qui restitue l'ambivalence : s'en sortir peut-être en se trahissant ou rester fidèle à ses origines ? À un moment, Tony croit découvrir l'amour avec une jeune fille des quartiers chics. Il se présente comme un peu paumé, il y croit mais il tombe par hasard sur elle au milieu d'une bringue organisée par le "parrain", alors qu'il est au bras de deux prostituées...
Avec une économie de moyens, Jérémie Guez montre avec ce deuxième roman, une maitrise du récit, un texte tendu vers sa chute inéluctable, où jamais l'on ne peut respirer, où l'on ne peut que trahir, y compris ceux qui veulent notre bien, où règne la poisse.
Récompenses :
Prix SNCF du polar/Roman 2013
Nominations :
Prix de la ville de Mauves-sur-Loire 2013
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Citation
Elle laisse quand même tomber sa tête contre mon épaule. Tous mes muscles sont contractés, je déteste qu'on me touche. Mais je n'ai pas envie que ça s'arrête.