Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes et au-delà

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Essai - Policier

Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes et au-delà

Enquête littéraire MAJ mardi 13 mars 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Marianne Stjepanovic-Pauly
Arthur Conan Doyle (sujet d'ouvrage)
Clichy : Le Jasmin, décembre 2008
206 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 15 cm
ISBN 978-2-35284-033-6

Doyle, White Spirit

La biographie romancée d'Arthur, petit garçon joyeux d'Édimbourg, amateur de romans et d'histoire. Grand bagarreur devant l'éternel, Arthur rêve de défendre la veuve et l'orphelin. Il lit Dumas et Dickens, et lui le pauvre, se retrouve dans un collège huppé. Voire... On l'aura compris : la romance veut d'abord toucher le lecteur, à partir d'un topos éculé, celui du génie d'un homme qui s'est construit dans l'adversité dès son plus jeune âge, défrichant sa place dans la société avec acharnement. Famille pauvre donc, bien que cette famille recèle dans ses coffres un authentique Van Dyck... Des oncles riches, mais un père rétif, imprévisible, capable de plonger tout son monde dans la misère. Bon, il y a bien un grand-père célébré par le tout Londres comme l'inventeur de la caricature politique. Apprécié, admiré... On fait mieux dans l'isolement social... Curieuse biographie donc, pour cet Arthur qui reçoit l'éducation d'un gentleman dans un college prestigieux. Il sera donc rebelle à défaut d'être pauvre. Et solitaire, of course. Bien qu'il ait dirigé le journal de l'école et qu'il ait pu partir séjourner longuement en Autriche pour perfectionner son allemand, puis en France. Le tout avant d'entreprendre des études de médecine et de se faire chirurgien sur un baleinier. Là où tout commence, nous affirme son biographe : l'écriture bien sûr, car sur un baleinier c'est mieux qu'à la direction d'un journal d'une école huppée... Étrange biographie donc, écrite au présent, subjective, passionnée, qui finit par dépeindre un Conan Doyle qui toute sa vie aura préféré écrire de la littérature sérieuse, des romans historiques auxquels il se sera essayé en vain, n'y essuyant que des échecs cuisants. Curieuse biographie qui lève un lièvre tout de même, celui d'un paradoxe jamais vraiment commenté, entre un Arthur scientifique, rationnel, cultivant méthodiquement cette rationalité dans son œuvre romanesque, la défendant bec et ongles et un Conan Doyle ne cessant de convoquer l'irrationnel, présidant congrès de spiritisme sur congrès de spiritisme, au point que la société scientifique londonienne finira par se détourner d'un écrivain qui se sera enferré dans le ridicule sur la fin de sa vie... Une belle piste à suivre...

Citation

Les gens veulent rire, non parler de la fin du monde.

Rédacteur: Joël Jégouzo dimanche 11 mars 2012
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