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Grand format
Inédit
Tout public
19 x 13 cm
ISBN 978-2-919174-05-3
Actualités
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 15/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012 - suite
- 06/01 Prix littéraire: Prix Virtuel du polar 2012
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
Du 27 au 30 septembre se déroulera la prochaine Semaine noire à Marseille pendant laquelle un jumelage noir sera organisé avec Alger. Depuis Yasmina Khadra, les Algériens ont montré que cette écriture de mauvais genres avaient bonne tenue de l'autre côté de la mer Méditerranée. Mais là n'est pas la question. À l'occasion de cette manifestation en cité phocéenne sera décerné le samedi 29 septembre le 9e Prix marseillais du polar. Ce prix, remis par un jury de sept membres choisis sur lettre de candidature se déroule en trois étapes. D'abord une présélection de quatorze romans (que vous découvrirez en fin de dépêche), puis les jurés lisent et notent avant de se donner rendez-vous le 5 septembre pour retenir les cinq finalistes dont se dégagera l'heureux élu...
Sélection 2012 :
- Derrière la haine, de Barbara Abel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- À la vie, à la mort, de Henri Courtade (Lucane) ;
- Random, de Mathieu Croizet (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Séquestration, de Michel de Roy (L'Enclave) ;
- Maudite soit-elle, de Vincent Desombre (Scrinéo) ;
- Le Saigneur des pierres, de Roger Facon (Engelaere, "Mystères en Nord") ;
- Mapuche, de Caryl Férey (Gallimard, "Série noire") ;
- Juste une ombre, de Karine Giébel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable) ;
- À la verticale des enfers, de Fabio M. Mitchelli (Ex æquo, "Rouge") ;
- Piège boréal, de David Moitet (Les Nouveaux auteurs, "Thriller") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Portrait de l'artiste en tueur, de Gilles D. Perez (Naïve, "Noir") ;
- Accents graves, de Mary Play-Parlange (Ex-æquo, "Rouge").
La Sélection sur le site de L'écrit du suD
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Espagne, toujours
L'actualité est hélas toujours à nous rappeler qu'à la fin d'une dictature ou d'une guerre civile, il faut concilier deux oppositions assez conséquentes avec à la fois la nécessaire justice à rendre aux anciennes victimes et le besoin de reconstruire un État stable. La complication arrive quand l'on se rend compte que les personnes ayant les bons réseaux et compétences pour gérer les affaires publiques sont à chercher parmi ceux que l'on doit juger. Ça a déjà été le cas pour l'Espagne franquiste. Après la passation du pouvoir au Roi, le Caudillo a instauré une paix civile fragile en décidant de poser une chape de plomb sur sa "gouvernance". Mais cette paix aurait pu coexister avec une société nouvelle s'il n'y a avait eu une distorsion entre le sort réservé aux morts de chaque camp. La Paix plus que la vérité, le roman de Gildas Girodeau, y revient de manière symbolique en présentant à la fois l'exhumation de fosses communes anonymes pour les Républicains, et des plaques commémoratives pour les séditieux.
Yarnald, journaliste, reçoit une bien maigre confidence d'un ami, Républicain exilé qui le pousse à enquêter sur la mort d'un "profiteur" du régime. Ce dernier est mort lors d'un accident de chasse. Mais est-ce réellement un accident ? Ne devrait-on pas plutôt privilégier le suicide ou un crime ? C'est une trame simple, plutôt banale, mais tout l'intérêt de l'enquête, de facture très classique et très logique, va être de jouer sur deux tableaux. Yarnald essaie de remonter la piste criminelle et, ce faisant, révèle un pan d'histoire contemporaine sur le passé récent de l'Espagne. Dans le même temps, l'auteur développe comment cette enquête réconcilie aussi le journaliste avec le monde.
En évitant un grand nombre de scènes rudes (il y aura juste un moment où des gros bras essayent de convaincre Yarnald d'arrêter ses investigations), en montrant son souci du détail humaniste qui rend les personnages attachants, Gildas Girodeau, après un diptyque intelligent sur l'implication française en Afrique, offre ici un roman sensible et attachant, où, même si les grandes solutions ne sont pas trouvées, les personnages découvrent la paix, une paix réelle basée sur la mise à plat du passé et son acceptation - d'ailleurs avec de petites touches, on voit que cette paix est avant tout d'ailleurs très féminine -, et non, comme tant de paix, le prélude à d'autres conflits par la masse de non-dits, que ce soit autant au niveau de la nation espagnole qu'à celui, plus intime, des familles touchées par un drame singulier.
Récompenses :
Prix Virtuel du Polar 2012
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Citation
Le passé m'explosait à la figure, j'en avais les poils qui se hérissaient. La haine, oui, la haine qui nous avait submergés ce soir-là, je la ressentais vivante. Un animal terrifiant, la haine.