Impures

Laisse-moi te dire une chose mon petit. L'argent propre ou sale, ça n'existe pas et ça n'a jamais existé. Il y a l'argent et c'est tout. Si tu crois que l'argent de Wall Street est immaculé, tu as encore beaucoup à apprendre.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

Impures

Assassinat - Procédure MAJ mercredi 18 juillet 2012

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Martina Cole
Hard Girls - 2009
Traduit de l'anglais par Marie Ploux
Paris : Fayard, juin 2012
438 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-213-64394-6
Coll. "Noir"

Meurtres mécaniques

Contrairement à certains, votre serviteur n'a pas grande appétence pour l'art peu subtil de la démolition, mais les rayons sont de plus en plus encombrés de thrillers industriels, et il faut parfois faire le tri... Impures, est le troisième volet consacré au personnage de Kate Burrows, une de ces super-fliquettes forcément plus meilleures que tout le monde qui opère à Grantley, petite ville ou il ne se passe rien, d'après son auteur Martina Cole. Sauf que deux call-girls sont assassinées en succession rapide et de façon particulièrement abominable, donnant à penser qu'un Jack l'Éventreur moderne est à l'œuvre.
C'est là que la crédibilité en prend un coup : l'amant de la super-fliquette, un truand sorti tout droit d'un film de Guy Ritchie, avait maille à partir avec les macs... sans que personne ne semble y voir le moindre conflit d'intérêt ! Les meurtres eux-mêmes sont traités de façon assez froide et, apparemment, c'est bien triste qu'on les ait tuées, mais surtout, c'est bien mauvais pour les affaires, et ça, c'est tragique.
Le tout s'encombre de considérations et digressions du type "c'était mieux avant", avant ces histoires de parité (l'auteur postulant que les femmes à des postes décisionnelles le sont forcément pour remplir des quotas, ce qui semble contredire le postulat de base de la super-fliquette, et regretter le "bon vieux temps" où elles devaient travailler deux fois plus dur que les hommes pour réussir peut faire tiquer), lorsqu'on se souciait d'arrêter les criminels et pas de consoler les victimes, lorsque l'informatique ne compliquait pas tout, et que les prostituées avaient de la conscience professionnelle sans racoler sur Internet (du Houellbecq dans le texte !), et avec leurs bombes atomiques, ma brave dame, ils vous détraquent le temps...
Avec un style à la mitraillette truffé d'effets de vulgarité particulièrement gratuits, sans doute pour faire "dur à cuire". Le pire est que l'intrigue ne progresse que par les meurtres et les enguirlandades de notre super-fliquette (avec son homme, avec sa coloc, avec son supérieur...), et que tout ce qui permet de résoudre l'enquête relève de la rétention d'informations.
Bref, notre super-fliquette ne résoud le mystère au bout de quatre cents pages que parce qu'un personnage secondaire a oublié de lui donner un élément crucial et s'en souvient, tiens, là, au fait, j'oubliais... autant pour l'enquêtrice de choc. Jusqu'à un mobile logique mais assez transparent qui ne surprendra guère les habitués du genre. Bref, autant laisser ce roman, qui détone dans une collection de la qualité de "Fayard noir", pour lire un bon vieux Val McDermid... Sale affaire.

Citation

Aujourd'hui, le métier exigeait tellement de bureaucratie et de paperasserie qu'on pouvait s'étonner qu'il reste un peu de temps pour mener les enquêtes.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 17 juillet 2012
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