Contenu
La Petite fille de ses rêves
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par William-Olivier Desmond
Paris : Points, janvier 2012
326 p. ; 17.8 x 10.8 cm
ISBN 978-2-7578-2649-2
Coll. "Policier", 2742
Actualités
- 03/02 Édition: Parutions de la semaine - 3 février
- 13/01 Édition: Parutions de la semaine - 13 janvier
Dire que les semaines se suivent et se ressemblent tient aujourd'hui du non sens. Les nouveautés de la semaine débarquent en force. Gaïa y va de son triptyque polar. Ces publications sont toujours source d'heureuse surprise, et ce qui sont en recherche d'émotions fortes et bien léchées devraient aller voir par là. Enfin, ce n'est qu'un avis. Sinon, vous avez toujours la possibilité de vous retrancher derrière des valeurs sûres. Rivages publie deux romans de Donald E. Westlake dans deux formats. S'y ajoutent Le Zéro, de Jesse Walter et un étrange MachiAdam, de Jilali Hamham. Deux ouvrages à suivre !
Mais s'il vous faut vous plonger dans un ouvrage à la qualité certaine, alors c'est sans contestation possible Le Onzième pion, de Heinrich Steinfest.
S'il vous est possible de faire votre choix alors c'est par là :
Grand format :
La Tristesse du samouraï, de Victore del Arbol (Actes sud, "Actes noirs")
La Peau de l'autre, de David Carkeet (Le Seuil, "Policiers")
Étranges vérités, de Vera Caspary (Omnibus, "Omnibus")
Elle savait, de Lee Child (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
Kama Jann, de Dominique Eddé (Albin Michel)
Le Garçon dans le chêne, de Fredrik Ekellund (Gaïa, "Polar")
Le Corbeau de Saint-Triex, de Gérard Estragon (Terriciaë, "Sangria")
Baby leg, de Brian Evenson (Le Cherche midi, "Lot 49")
Le Baiser de Judas, de Anna Grue (Gaïa, "Polar")
De bons voisins, de Ryan David Jahn (Actes sud, "Actes noirs")
Hotël Adlon, de Philip Kerr (Le Masque, "Grands formats")
Le Sixième homme, de Monica Kristensen (Gaïa, "Polar")
Nouvelle lune, de Hélène Ladier (La Lampe de Chevet)
Salve regina, de Cécile Laggiard (Terriciaë)
L'Assassin éthique, de David Liss (Jean-Claude Lattès)
Meurtres au manoir, de Willa Marsh (Autrement, "Littératures")
Remous en eaux troubles, de Muriel Mérat & Alain Dedieu (Ex aequo, "Rouge")
Piège boréal, de David Moitet (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Le Rituel des minotaures, de Arnaud Papin (Ex aequo, "Rouge")
Six pieds sous la poterne, de Sophie Redouly (Le Petit pavé)
Tu es moi, de Sara Shepard (Fleuve noir, "Territoires")
Le Onzième pion, de Heinrich Steinfest (Carnets Nord, "Roman noir")
Environnement mortel, de Pascal Vatinel (Le Rouergue)
Depuis le temps de vos pères, de Dan Waddell (Le Rouergue, "Rouergue noir")
Le Zéro, de Jess Walter (Rivages, "Thriller")
Les Enquêtes de Crispin, le chevalier décu. Le voile des mensonges, de Jeri Westerton (Pygmalion, "Policiers")
Mémoire morte, de Donald E. Westlake (Rivages, "Thriller")
Poche :
Saint-Tin en amères loques, de Pauline Bonnefoi (Le Léopard démasqué, "Les Aventures de Saint-Tin et son ami Lou")
L'Apparence de la chair, de Gilles Caillot (Le Toucan)
Au-delà du périph, de Pascal Candia (Sirius Paris, "Régipolice")
Les Yeux fermés, de Gianrico Carofiglio (Rivages, "Noir")
L'Espoir fait vivre, de Lee Child (Points, "Thriller")
La Mort en guêpière, de Lucienne Cluytens (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
La Lune était noire, de Michael Connelly (LGF, "Policier")
Les Leçons du mal, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
Côté Maroc nouvelle noire. 4, collectif (Marsam)
Bow-window ou Les Marroniers de la rue Clisson, de Marthe Dutertre (En marge, "Idées noires")
Hold-up à Saint-Quentin, de Francis Essique (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Opération Champagne, de Jean-Paul Fosset (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Les Lieux infidèles, de Tana French (Points, "Thriller")
American subversive, de David Goodwillie (J'ai lu, "Policier")
Les Eaux troubles, de Laurent Guillaume (LGF, "Policier")
MachiAdam, de Jilali Hamham (Rivages, "Noir")
La Nuit sauvage, de Terri Jentz (Points, "Policiers")
Vampires, de Thierry Jonquet (Points, "Roman noir")
Une douce flamme, de Philip Kerr (LGF, "Policier")
Captifs de Terroma ? Coolter et Quincampoix sur la trace des Géants ! de Jonas Lenn (Clef d'argent, "Ténèbres et Cie")
La Petite fille de ses rêves, de Donna Leon (Points, "Policiers")
La Nuit de San Marco, de Loredan (LGF, "Policier")
Mon frère est parti ce matin..., de Marcus Malte (Folio, "2 euros")
L'Homme inquiet, de Henning Mankell (Points, "Policiers")
La 7e victime, de Aleksandra Marinina (Points, "Policiers")
Tu ne m'attraperas pas, de Jennifer McMahon (LGF, "Thriller")
La Femme congelée, de Jon Michelet (Points, "Policiers")
Eva Moreno, de Hakan Nesser (Points, "Policiers")
Aztèques freaks, de Stéphane Pajotv(Baleine, "Le Poulpe")
Le Prix de l'hérésie, de S. J. Parris (10-18, "Grands détectives")
Une ombre sur la ville, de James Patterson (LGF, "Thriller")
Mauvais fils, de George P. Pelecanos (Points, "Policiers")
Dorchester Terrace (Pitt), de Anne Perry (10-18, "Grands détectives")
True Grit, de Charles Portis (J'ai lu, "Littérature générale")
Impact, de Douglas Preston (J'ai lu, "Policier")
Mortelles voyelles, de Gilles Schlesser (Points, "Roman noir")
Le Code Napoléon, de James Twining (City, "Thrillers")
Jeu de massacre au château, de Claude Vasseur (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Les Fous de Benghazi, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Vengeance tchétchène, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Le Sang des innocents, de Donald E. Westlake (Rivages, "Noir")
Level 26. 2, Dark prophecy, de Anthony E. Zuiker (J'ai lu, "Thriller")
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La petite voleuse
Venise, la cité des doges, restera à jamais une ville romantique au charme suranné. Le charme des vieux palais aux fondations noyés dans les eaux des canaux opère toujours sur les nombreux touristes, les trop nombreux touristes pour certains. Mais derrière cette vision idyllique un peu éculée se cache aujourd'hui une réalité plus contrastée et touchée par tous les maux actuels de notre société moderne.
Dans l'univers du roman policier, Venise est tout de suite associée à Donna Leon et, également, au détective de sa création, le commissaire Brunetti. Les enquêtes ont toujours pour cadre ce lieu incroyable semblant flotter miraculeusement depuis des siècles sur les eaux de la lagune.
Le moment est délicat pour Brunetti, empreint d'une morosité bien légitime. Il vient d'enterrer sa mère. Son chagrin est grand, la perte d'un être cher reste un moment des plus douloureux de la vie. Malgré tout Brunetti ressent un certain soulagement face à la délivrance de sa mère dont l'état ne cessait de se dégrader depuis plusieurs mois. Il trouve la consolation entouré de ses proches, une sorte d'illustration de la famille idéale.
Quelques jours après l'enterrement, il reçoit la visite d'un prêtre, celui qui a béni le cercueil de sa mère juste avant la mise en terre. Le missionnaire, très récemment rentré d'Afrique, veut lui parler d'un homme, soi-disant religieux. Il serait une sorte de père spirituel et dirigerait un groupe de prières. Pour le padre Antonin, il s'agit d'un manipulateur dissimulant les agissements d'une secte, et ce dernier espère avoir le soutien total de Brunetti afin d'enquêter discrètement sur les agissements de l'imposteur. Brunetti ne comprend pas très bien la démarche du padre, allant même jusqu'à soupçonner une certaine forme de jalousie. Il va malgré tout se renseigner et sollicite l'aide de sa belle-mère catholique pratiquante.
Mais rapidement toute son attention va se porter sur une affaire beaucoup plus dramatique. Le corps d'une enfant est retrouvé flottant dans les eaux d'un canal. Rien ne permet d'identifier la fillette qui s'est vraisemblablement noyée. Elle n'a pas de marques visibles de violence, juste des traces d'éraflures aux mains et au genou. Une chute malencontreuse d'un toit est envisagée mais il manque beaucoup de réponses à cette éventuelle hypothèse. Comme seul indice, on retrouve emprisonnés dans ses vêtements des bijoux. Il est d'ailleurs assez incompréhensible que personne ne se soit inquiété en signalant la disparition d'une si jeune fille. D'ailleurs les bijoux non plus n'ont pas été signalés comme dérobés, leurs propriétaires ont peut-être intérêt à se taire. Brunetti ne peut s'empêcher de penser et même de rêver à cette petite morte. Il y a trop d'incompréhensions et de mystères autour de cette noyade. Les résultats de l'autopsie vont assombrir encore un peu plus le tableau en révélant des traces d'activité sexuelle et même de maladie vénérienne. Grâce à la diffusion de son portrait dans les différents commissariats de police de la cité, un policier sera en mesure de l'identifier suite à une arrestation récente. L'enquête va alors s'orienter vers un camp de roms érigé aux limites de la ville. Brunetti va devoir faire face à la loi du silence également en vigueur dans ces familles.
Il est facile de sentir que Donna Leon prend plaisir à situer l'action de chacun de ses romans à Venise et à décrire cette ville qu'elle semble connaître sur le bout des doigts. Cependant elle n'hésite pas à faire voler l'image de carte de postale pour dresser un portrait contrasté mais certainement plus réaliste du monde moderne qui doit faire face aux inégalités, à la corruption, à l'aveuglement face à l'attrait de l'argent. Plutôt qu'une enquête policière intense et haletante, Donna Leon se lance dans une critique aux accents amers de la société italienne. Mais même en s'élevant contre le tourisme de masse et en abordant les thèmes très actuels de la tolérance, du racisme, ce roman au rythme lent donne l'impression de s'essouffler au fil des pages et de finir dans une sorte de complaisance aveugle facile. À moins que Donna Leon ait préféré cet épilogue pour montrer le cynisme hypocrite de notre monde moderne...
Ce n'est pas certainement pas le meilleur opus des enquêtes du commissaire Brunetti pour découvrir l'univers de Donna Leon, et son talent de romancière reconnu par beaucoup.
Citation
Tout ce que vous avez à faire, c'est d'éprouver les bons sentiments, les sentiments politiquement corrects, et de bien montrer toute la délicatesse de votre sensibilité. Et du coup, vous n'avez plus à agir. Il vous suffit de rester tranquillement assis avec vos précieux sentiments en sautoir, pendant que tout le monde s'écroule autour de vous mais vous applaudit tout de même parce que vous ressentez ce que tout être sensible ressentirait.