La Fin de l'innocence

Mes chances n'auraient peut-être pas été beaucoup plus grandes, amis il serait toujours resté un doute ? la théorie du crime de rodeur, du massacre mystérieux aurait pu être défendu.
Jean-Marc Pitte - Gueule d'ange
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

La Fin de l'innocence

Psychologique - Disparition MAJ jeudi 06 septembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Megan Abbott
The End of everything - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
Paris : Jean-Claude Lattès, mai 2012
350 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-3528-8

Cruelle comme l'innocence

Évacuons tout de suite l'intrigue : Lizzie et Evie sont deux amies de treize ans. C'est l'été et Evie disparait un soir. Enlevée ? C'est une piste qui peut trouver confirmation dans la disparition d'un professeur de leur école associée à la découverte de cigarettes qu'il fumait dans le jardin de la jeune Evie. Alors forcément l'angoisse monte.... Il faut évacuer l'intrigue car le roman de Megan Abbott, et c'est là toute sa force, ne va pas tourner autour de cet enlèvement mais se focaliser sur le désir, les pulsions et la sexualité refoulée. Il n'est sans doute pas innocent que La Fin de l'innocence s'ouvre sur des jeunes filles qui se frottent et se font saigner lors d'une rencontre sportive. Cette atmosphère donne le ton. Nous allons assister à une suite de discussions et d'actions d'Evie, et de retours en arrière sur Lizzie, qui montrent combien sans le savoir - ou en en ayant pleinement conscience - les deux filles aguichent les hommes, comment Evie tourne autour du père de Lizzie.

De nombreuses scènes sont là sur le fil, au moment où la situation pourrait basculer, où le père de famille pourrait se livrer à des actes charnels sur la jeune fille mais ne peut s'y résoudre. A-t-il procédé ainsi avec sa propre fille ? Avec la sœur de celle-ci ? Le professeur qui a disparu est-il réellement pédophile ? Amoureux fou ? Que signifie son retour dans le jardin de la jeune fille pour s'y suicider ? Megan Abbott raconte tout cela à travers les yeux de Lizzie qui décrit, l'air de rien, les ravages qu'elle et son amie ont commis. Les deux filles ne sont certainement pas si inncentes que ça. Elles ne peuvent totalement être inconscientes des charmes qu'elles possèdent. Tout l'art de Megan Abbott consiste à ne jamais juger ni dans un sens, ni dans l'autre, mais à suggérer, à nous offrir des chausse-trappes au moment où nous croyons comprendre la situation, à renverser la donne en ne dévoilant pourtant qu'une autre part du mystère.

Rien n'est défini. Tout reste dans le trouble et le vaporeux comme dans ces vieux clichés de David Hamilton, entre innocence et perversion. Toute certitude s'échappe, au profit d' une grande valse amoureuse qui perturbe les corps et les esprits, des montées de désir irrépressibles mais que l'on parvient à maitriser, à l'instar de Lizzie qui à la fois s'inquiète pour son amie et aimerait tant être à sa place, car se découvrir de nouveaux désirs, de nouveaux pouvoirs, c'est aussi découvrir de nouvelles responsabilités, bref entrer dans le monde cruel des adultes.

Citation

C'est lui qui vibre encore dans ma poitrine, jusque sous mes ongles et dans toutes sortes d'endroits. Il y a beaucoup à dire sur lui, mais ma bouche s'y refuse, même maintenant.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 01 septembre 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page