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Grand format
Réédition
Tout public
Paris : Universal, septembre 2010
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "Universal classics"
Actualités
- 01/07 Cinéma: Rétrospective Marlene Dietrich
- 20/11 Cinéma: Marlene, encore et toujours
C'est une programmation plus allégée que jamais qui attend les cinéphiles k-libristes à l'Action Christine*. Si Marlene est toujours là en vis à vis du film burlesque proposé en deuxième salle, elle fait justement salle commune avec le festival "Cinéjazz" qui met alternativement à l'affiche Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland et La Femme aux chimères, de Michael Curtiz. Mais si vous n'avez chaque jour que trois projections, vous pourrez retrouver avec plaisir quelqu'uns des meilleurs films noirs avec cet ange blond au regard incandescant...
Festival 1 : Marlene l'inoubliable
"Les rééditions de Agent X 27 et de Shanghaï Express ont montré l'osmose de deux talents originaux. Marlene Dietrich y démontre qu'elle ne fut pas la créature de Sternberg, comme certains le croient, mais bien sa complice. Et sa carrière ne s'arrête pas avec lui. Elle a travaillé avec les plus grands réalisateurs : Lang, Lubitsch, Welles, Hitchcock, Wilder, et d'autres. Femme fatale, aristocrate, aventurière, fille de joie, amoureuse éperdue, sa présence fascinante illumine les films qu'elle tourna. On n'oublie pas sa silhouette longiligne de top model, sa gestuelle élégante et délurée à la fois, ses yeux immenses dont elle cachait parfois l'éclat sous ses lourdes paupières, ses sourires aguicheurs ou narquois, et par-dessus tout, sa somptueuse voix sensuelle et voilée. Voici quelques joyaux de sa longue et brillante filmographie."
Mercredi 21 novembre :
Manpower (Manpower), de Raoul Walsh (14 heures, 16 heures & 18 heures). Jeudi 22 novembre :
L'Impératrice rouge (The Scarlett Empress), de Josef von Sternberg (14 heures, 16 heures & 18 heures).
Vendredi 23 novembre :
La Maison des 7 péchés (Seven Sinners), de Tay Garnett (14 heures, 15 h 40 & 17 h 20).
Samedi 24 novembre :
Shanghaï Express (Shanhaï Express), de Josef von Sternberg (14 heures, 15 h 40 & 17 h 20).
Dimanche 25 novembre :
Agent X27 (Dishonored), de Josef von Sternberg (14 heures, 15 h 40 & 17 h 20).
Lundi 26 novembre :
Désir (Desire), de Frank Borzage (14 heures, 15 h 40 & 17 h 20).
Mardi 27 novembre :
L'Ange des maudits (Rancho Notorious), de Fritz Lang (14 heures, 15 h 40 & 17 h 20).
* L'Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris
Tél; : 01.43.25.85.78
contact@actioncinemas.com
Liens : Michael Curtiz |Fritz Lang |Josef von Sternberg |Raoul Walsh - 05/11 Cinéma: Marlene Dietrich et Michael Curtiz
- 29/10 Cinéma: von Sternberg et Curtiz
- 23/10 Cinéma: Marlene Dietrich et Josef von Sternberg
Train révolutionnaire
Josef von Sternberg associe avec Shanghai Express les charmes mystérieux d'une Chine en pleine guerre civile et une traversée ferroviaire en terrain hostile avec des personnages haut en couleurs caricaturaux dans des wagons au luxe crapuleux. Au départ du train, à Shanghai, comme dans l'Orient-Express cher à Agatha Christie, montent un militaire français, un malade bougon allemand, un médecin en uniforme anglais, un négociant chinois, une bourgeoise énervante et son fichu clébard, un révérend bigot et extrémiste qui n'a pas peur du pléonasme, une prostituée chinoise et une charmeuse de luxe occidentale - qui n'est autre que Marlene Dietrich à l'accent français chantant et vraiment très classe.
Le confinement dans des wagons enfumés où chacun des personnages tente de cohabiter avec les autres amène très vite son lot de confusion et d'exaspération. Sous couvert de respectabilité les deux jeunes femmes sont montrées du doigt. Les autres - enfin la plupart des autres, éliminons du tas le médecin et le négociant - ont pour eux leur morale pudibonde et l'effronterie des colonisateurs. D'ailleurs, ils ne manqueront pas d'humilier le négociant qui s'avèrera être un chef révolutionnaire particulièrement immonde et méprisant, et qui leur fera payer cher leurs actes. À cela il faut ajouter l'élément Marlene Dietrich. Le personnage qu'elle incarne, Shanghai Lily, multiplie les amants et aime le luxe. Mais son véritable amour elle l'a vécu quelques années auparavant avec notre médecin britannique (qui ne l'a pas non plus évidemment oubliée). Cet amour tué de façon déraisonnable ne demande qu'à revivre.
Début du film en VO :
Mais Shanghai Express en plus d'être un film à la trame sentimentale en est aussi un sur la lâcheté des hommes et qui aborde la fierté mal placée. Fierté et lâcheté deux mots explosifs mis particulièrement en valeur par ce chef révolutionnaire chinois, amoureux de Shanghai Lily et qui, parce qu'il ne peut la conquérir, viol une prostituée (Anna May Wong exceptionnelle en femme blessée) avant d'exercer un odieux chantage. Chez lui, l'absurdité de la fierté contribuera à l'échec de ce pour quoi il combat le gouvernement. Mais, surtout, elle impose de mauvais choix avec de mauvaises méthodes. On peut dire que sa fierté conduit à la trahison de ses idéaux. Un aspect qui est bien plus qu'évoqué par Josef von Sternberg où, ironie de l'histoire, les deux éléments salvateurs du film en sont les vilains petits canards faibles et féminins du début. On pourra reprocher au film un regard un peu arrogant et caricatural sur les révolutionnaires, il n'empêche qu'il y a une jolie mise en scène servie par de très bons acteurs, avec des pirouettes comportementales intéressantes.
Shanghai Express : 80 min. réalisé par Josef von Sternberg sur un scénario de Jules Furthman d'après une histoire de Harry Harvey avec Marlene Dietrich, Clive Brook, Anna May Wong, Warner Oland, Eugene Pallette, Lawrence Grant...
Illustration intérieure
Marlène Dietrich et Anna May Wong unies face au mépris.
Citation
Vous m'intriguez monsieur Carmichael. Sans être athée je me demande comment vous pouvez localiser l'âme d'une femme et l'ayant fait, la déclarer damnée ?