Témoin muet

Il lui fallait encore dissimuler le fruit de son labeur, rouleaux de pellicules et pelures. Il utilisait souvent des emballages de nems et parfois même le ventre de poissons morts.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

Témoin muet

Assassinat MAJ vendredi 05 octobre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,6 €

Agatha Christie
Dumb Witness - 1937
Traduit de l'anglais par Élisabeth Luc
Paris : Le Masque, août 2012
346 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3656-1
Coll. "Agatha Christie", 18

Actualités

  • 31/08 Édition: Parutions de la semaine - 31 août
    Cette fois, ça y est, nous sommes en plein dedans. Pour ceux qui n'auraient pas compris, je veux parler de la rentrée littéraire. Les parutions sont de plus en plus en nombre, et l'on découvre au hasard des titres d'ouvrage quelques surprises de taille. D'abord que Dantec propose une suite à son Babylon Babies, et qu'il a quitté pour l'occasion Albin Michel pour rejoindre les toutes nouvelles éditions Ring avec à leurs commandes David Kersan épaulé littérairement parlant de Raphaël Sorin. On découvre pour l'occasion que Stéphane Bourgoin y dirige deux collections qui sont "Ring noir" et "Murder ballads".
    Le roman de la semaine et au moins du mois, si ce n'est plus, est à aller chercher chez Rivages. Il s'agit de Dernière nuit à Montréal de la Canadiene Emily St. John Mandel. Lisez notre chronique pour comprendre pourquoi nous l'aimons. Parmi les curiosités, à n'en pas douter, le nouvel opus de Nicolas Bouchard chez Asgard (point de tromperie, nous aimions déjà Nicolas Bouchard chez Après la lune, le fait qu'il soit publié tout comme Jan Thirion dans la collection "Zones d'ombre" de notre k-libriste Thomas Bauduret ne rajoute rien si ce n'est de la qualité au risque d'être traité de vil flagorneur).
    Le reste, bien sûr, est à découvrir (ou pas...), notons que Le Masque continue de rééditer Agatha Christie dans une traduction révisée ou nouvelle. Quatre pour cette fournée qui nous éloigne d'Hercule Poirot. Et que Rivages ressort en poche Les Corps déchiquetés, d'Hervé Le Corre.
    Voilà donc de (mal)saines lectures en attendant de voir ce que la semaine prochaine nous réserve !

    Grand format :
    Ceux qui règnent dans l'ombre, de Nicolas Bouchard (Asgard, "Zones d'ombre")
    Le Dernier vol des frelons, de Michel Brouard (Mon village, "Roman")
    L'Assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier (Serge Safran)
    Fusion froide : l'autre histoire du groupe AZF, de Patrick F. Cavenair (L'Aube, "Regards croisés")
    Le Département de français, de Murielle Lucie Clément (Édilivre, "Coup de cœur")
    Satellite sisters, de Maurice G. Dantec (Ring)
    Les Pendus de Tire-Bœuf, de Pascal Daval (Galipote)
    Boum Julie, d'Alain Declercq (Janninck)
    La Persévérance du jardinier, de Marie-Hélène Ferrari (Clémentine, "Soleil noir")
    La Clique dorée, d'Émile Gaboriau (Pascal Galodé)
    Filiation mortelle, de Cyriac Guillard (Noir'éditions)
    Mauvais sang, de Manfred Kastrop (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
    Dans le jardin de la bête, d'Erik Larson (Le Cherche midi, "Thriller")
    Dominance, de Will Lavender (Michel Lafon)
    le Cri de l'ange, de C. E. Lawrence (Pôle noir)
    Sous la manche, de Gilles Pétel (Stock, "Bleue")
    Les Nénuphars empoisonnés, de Jean-Louis Poirey (Citron bleu, "Série noire")
    Ne jamais dire jamais, de Sara Shepard (Fleuve noir, "Territoires")
    Dernière nuit à Montréal, d'Emily St. John Mandel (Rivages, "Thriller")
    Les Poissons aux longues jambes, de Depal Stermans (L'Harmattan, "Lettres du Pacifique")
    Les Anneaux de la honte, de François Thomazeau (Archipel, "Cœur noir")
    La Dernière confession, de Charles Todd (City, "Thriller")
    Génération maudite, d'Anton Tramp (Édilivre, "Coup de cœur")

    Poche :
    La Fille du Hahn Hoa, de Thomas Bronnec (Rivages, "Noir")
    Lauragais morgue plaine, de Jean-Marie Calvet (Les Presses littéraires, "Crimes & Châtiments")
    Moody Blues, d'Yves Carchon (Les Presses littéraires, "Crimes & Châtiments")
    Associés contre le crime... d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    La Maison biscornue, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Passager pour Francfort, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Témoin muet, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    L'Enquête, de Philippe Claudel (LGF)
    La Guérisseuse, de Géraldine Jaujou (J'ai lu, "Policier")
    Rendez-vous dans le 18e, de Jake Lamar (Rivages, "Noir")
    Les Corps déchiquetés, de Hervé Le Corre (Rivages, "Noir")
    Green War, de Jean-Marc Ligny (Lokomodo, "Zones d'ombre")
    En mémoire de la forêt, de Charles T. Powers (Pocket, "Best")
    L'Égorgerie de la Rance, d'Éric Rondel (Astoure, "Breizh noir")
    Caresser les chiens morts, de Jan Thirion (Lokomodo, "Zones d'ombre")
    Mortelle Jamaïque, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
    La Maison du loch, de Patricia Wentworth (10-18, "Grands détectives")
    Liens : Les Cœurs déchiquetés |Dernière nuit à Montréal |Les Anneaux de la honte |Green War |Ceux qui règnent dans l'ombre |Caresser les chiens morts |Stéphane Bourgoin |Nicolas Bouchard |Agatha Christie |Maurice G. Dantec |Émile Gaboriau |Manfred Kastrop |Jake Lamar |Hervé Le Corre |Emily St. John Mandel |Jan Thirion |François Thomazeau

Une enquête en manque de chien

C'est une lettre adressée à Hercule Poirot et arrivée bien trop tard qui sert d'élément déclencheur à Témoin muet, ce roman écrit en 1937 par Agatha Christie. Une vieille dame, Tante Émilie, pingre richissime, tombée de nuit dans l'escalier de sa maison endormie manquant de se rompre le cou à cause de la balle de son chien égarée, convaincue qu'on avait voulu attenter à ses derniers jours avait écrit une missive illisible au détective belge. Missive sitôt égaré dans un sous-main, puis postée par une âme charitable au lendemain de la mort naturelle de Tante Émilie.
Six ans avant Cinq petits cochons, Agatha Christie propose à Hercule Poirot épaulé de son fidèle Hasting d'enquêter sur un cas passé et plus contesté. Mais, dans ce cas, l'affaire n'a pas été dévoilée au grand jour et seulement quelques mois ont passé. Hercule Poirot use alors également d'un même stratagème : il fait croire aux principaux témoins d'un drame en deux actes - la tentative d'assassinat et la mort naturelle -, qu'il écrit un livre, ici la biographie du père d'Émilie, général en Inde pendant la révolte des Cipayes, afin de leur soutirer des renseignements sans en avoir l'air. Pourquoi une enquête alors que la mort est et à été jugée naturelle ? Parce que même s'il a échoué un meurtrier est dans la nature, et qu'il incombe donc de le démasquer. Et c'est là tout l'intérêt de ce roman. Pourchasser un meurtrier pour un acte commis dans son intégralité mais qui n'a pas eu le résultat escompté. C'est un petit clou peint enfoncé dans une plinthe en haut de l'escalier qui va donc mener le détective qui fait surtout œuvre de déductions vers l'un des membres de la famille, présents à l'époque sur place. L'enquête est complexe avec autant de personnages avec des caractères divers, et qui ont tous un intérêt à voir Émilie morte. Son testament, remanié quelques jours avant sa mort, les a tous surpris et touché de plein fouet. Tous sont déshérités au détriment de sa dame de compagnie (depuis seulement un an). La totalité des biens et de la fortune d'Émilie lui sont donc revenus... Alors qui est ce témoin muet qui détient un pan de la vérité et qui donne son titre au roman ? Tout simplement ce chien qu'Agatha Christie prend un malin plaisir à faire parler dès le début de son roman. Ce chien qui sera à la fin de l'enquête donné à Hercule Poirot pour le plus grand plaisir du Dr. Watson. Mais, dans l'intervalle, le détective belge aura déterré très peu d'os mais plus d'une tentative d'assassinat avortée en un même lieu et quasiment en un même temps. L'ingénieuse reine du crime continue de faire &ielig;uvre d'une étrange complexité qui puise ses sources dans les méandres de la vie, et qui pourtant trouve une simple solution. Sans être brillant, le roman se lit d'une traite, mais avec pour le coup et pour le lecteur un sentiment d'être resté sur sa fin...

Citation

Comme vous allez vite en besogne ! Permettez-moi de vous dire qu'aucune affaire n'est réglée aussi longtemps qu'Hercule Poirot s'y intéresse.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 13 décembre 2012
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