Nous avons gagné ce soir

Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre.
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jeudi 21 novembre

Contenu

DVD - Noir

Nous avons gagné ce soir

Sportif - Mafia - Corruption - Gang MAJ dimanche 14 octobre 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 20 €

Robert Wise
The Set-up - 1949
Paris : Montparnasse, décembre 2002
1 DVD VO-VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "DVD collector"

Actualités

  • 12/12 Cinéma: Robert Ryan et réalisateurs européens - acte II
  • 16/10 Cinéma: Polar et égéries hollywoodiennes - Acte IV
    La dichotomie polar-égéries hollywoodiennes continue de faire des siennes à L'Action Christine*, et même déborde depuis deux semaines sur le planning initial. Si le festival Signes de nuit s'est terminé, un autre prend le relais pour "perturber" les programmations des "Grands rôles féminins dans le cinéma hollywoodien" à partir du week-end. Cette programmation est d'ailleurs plus teintée de rose que de noir même si Frontière chinoise, de John Ford, avec la redoutable Anne Bancroft, devrait vous convaincre. Pour le très noir, il faudra bien entendu aller voir du côté du "Polar" où entre L'Énigme du Chicago Express, de Richard Fleischer, avec une vraie trame hard boiled, Niagara, de Henry Hattaway, avec le duo Marylin Monroe-Joseph Cotten, et Nous avons gagné ce soir, avec Robert Ryan en boxeur acculé, les différentes voies seront explorées. Surout qu'il faut rajouter des films de Nicholas Ray, Fritz Lang et Samuel Fuller pour ne citer qu'eux.

    Festival 1 : le polar
    "Par les sorties récentes des "5 pépites de la Série B", de Mark Dixon détective et du Mystérieux Docteur Korvo, vous avez pu constater que le POLAR couvre un vaste domaine. Des histoires d'hommes ou de femmes conduits à s'engager dans une voie criminelle, par un mauvais choix d'existence, par un contexte social dur ou injuste ou par faiblesse psychologique, les sujets ne manquent pas pour réaliser des œuvres passionnantes qui nous fascinent par la violence exposée, mais aussi par la vision sans concession qu'elles offrent de la société. Car la plupart des réalisateurs ne font pas de leurs personnages des héros positifs, montrant plutôt des individus inadaptés, souvent médiocres, tentant de survivre dans un monde sans pitié, et parfois de vrais déments, brutes sadiques ou psychopathes charmeurs et machiavéliques. Voici un programme qui en fait la démonstration."

    Mercredi 17 octobre :
    Traquenard (Party Girl), de Nicholas Ray (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 18 octobre :
    Niagara (Niagara), de Henry Hataway (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 19 octobre :
    Nous avons gagné ce soir (The Set-up), de Robert Wise (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).
    Samedi 20 octobre :
    L'Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin), de Richard Fleischer (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).
    Dimanche 21 octobre :
    Le Ministère de la peur (Ministry of Fear), de Fritz Lang (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Lundi 22 octobre :
    Un homme est passé (Bad Day at Black Rock), de John Sturges (14 heures, 15 h 30, 17 heures, 18 h 30, 20 heures & 21 h 30).
    Mardi 24 octobre :
    The Naked Kiss (The Naked Kiss), de Samuel Fuller (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).

    Festival 2 : les grands rôles féminins du cinéma hollywoodien
    Du 26 septembre au 9 octobre, l'Action Christine vous propose de voir ou revoir une sélection de films qui mettent en lumière les grandes actrices du cinéma hollywoodien dans des rôles mythiques : Marilyn Monroe, Anne Bancroft, Gene Tierney, Barbara Stanwyck, Jennifer Jones, Bette Davis, Esther Williams...

    Mercredi 17 octobre :
    Deux têtes folles (Paris When it Sizzies), de Richard Quine (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Jeudi 18 octobre :
    Les Jeux de l'amour et de la guerre (The Americanization of Emily), de Arthur Hiller (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Vendredi 19 octobre :
    Frontière chinoise (Seven Women), de John Ford (14 heures & 16 heures).
    Lundi 22 octobre :
    La Femme aux deux visages (Two-Faced Woman), de George Cukor (14 heures & 16 heures).
    Mardi 24 octobre :
    Vacances à Paris (The Perfect Furlough), de Blake Edwards (14 heures, 16 heures & 18 heures).

    * L'Action Christine
    4, rue Christine
    75006 Paris
    Tél; : 01.43.25.85.78
    contact@actioncinemas.com
    Liens : Coffret Richard Fleischer |Nicholas Ray |John Ford |Richard Fleischer |Samuel Fuller |Fritz Lang |John Sturges

Poings sur les i

Nous avons gagné ce soir, l'excellent film de Robert Wise sur le monde sanglant, noir et corrompu de la boxe, a été réalisé d'après un poème de Joseph Moncure March. Les lettres nobles au service d'un sport noble. Seulement voilà, pendant les soixante-douze minutes de ce film en temps réel, il ne sera pas tant question de noblesse que de tricherie, du duperie, de haine et d'horreur.

Robert Ryan est un acteur à la carrure imposante, à la stature reconnue et au jeu à presque mille facettes. Il a joué dans tous les genres de films aussi bien un bad guy qu'un gentil benêt. Il a été champion universitaire de boxe à Dartmoor, et a déjà mis les gants en 1943 pour Face au soleil levant, d'Edward Dmytryk. La boxe, il connait. Celle à l'ancienne avec une technique qui aujourd'hui frise l'amateurisme malgré le punch et la violence des coups, et un avant-match qui ferait sourire. Il incarne Stoker.

L'avant-match c'est justement dans une chambre d'hôtel miteuse avec sa femme que Bill "Stoker" Thompson le passe. Une dispute car Julie (Audrey Totter) ne supporte plus de souffrir de le voir souffrir. Il a perdu près d'une centaine de matchs, a encaissé des coups qui l'ont mis au tapis, et a vécu un dernier combat dont il est sorti tout sauf indemne au bout de plusieurs jours d'inconscience. Elle refuse le billet pour assister à ce match, et arpentera les rues la douleur au ventre, pendant que Stoker hante le vestiaire de boxeurs déjà brisés ou qui vont le devenir en attendant de monter sur le ring défier un plus jeune de douze ans. Tous ont des rêves d'une gloire même éphémère. À l'instar des joueurs de casino, tous pensent que la chance peut tourner et qu'un unique coup peut les envoyer sur les sentiers de la renommée. Mais tous reviennent amochés sur la table...

Surtout que la mafia gangrène un sport qui propose des paris. Des gens mal intentionnés qui placent bien l'argent qu'ils blanchissent, tout ça sous les yeux d'un public réduit à la plus simple expression bestiale. Robert Wise met ce public à nu avec des gros plans sur ces bouches ouvertes et vulgaires. On crie "tue-le" en mangeant des sandwichs dégoulinants, on boit énormément, on conspue, on écoute les résultats de match de base ball à la radio pendant que sur le ring ça sue et ça saigne. Le dernier match de Stocker est truqué mais il ne l'apprendra qu'au troisième des quatre rounds, et refusera de se plier aux exigences de son manager parce qu'alors il sent qu'il peut gagner. La fin dans une salle vide de tout public avec un Robert Ryan apeuré cherchant une sortie pour s'éclipser est un modèle du film noir tout comme son combat filmé sous la ceinture (les coups y sont interdits) par John Indrisano le place parmi les grands précurseurs du film sportif.

Nous avons gagné ce soir : 72 min. réalisé par Robert Wise sur un scénario de Art Cohn, d'après le poème de Joseph Moncure March avec Robert Ryan, Audrey Totter, George Tobias, Alan Baxter, Wallace Ford, Percy Helton, James Edwards, Tommy Noonan...
Bonus. Commentaire audio de Robert Wise (72 min.). "Lumière du film noir", entretien avec Raoul Coutard (13 min.). "Filmer le sport", entretien avec Vincent Duluc (14 min.). Dans la même collection.
Booklet (12 p.).

Illustration intérieure



On en parle : L'Indic n°4

Citation

Tu as fait une erreur, Stoker. Une grave erreur. Je ne parle pas de Nelson... Trois ou quatre victoires et ce sera oublié. Mais j'ai payé quelque chose que je n'ai pas eu. Je n'aime pas ça, Stoker.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 02 février 2009
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